24-11-2024 10:28 PM Jerusalem Timing

Assad ne fera "jamais partie" de négociations de paix, selon Washington

Assad ne fera

Les responsables syriens n’ont pas pris au sérieux les propos de Kerry, laissant penser un changement dans leur position.

Le département d'Etat américain a minimisé à nouveau lundi les propos de son secrétaire d'Etat John Kerry, en assurant que le président syrien Bachar al-Assad ne ferait "jamais partie" de négociations de paix pour la Syrie.
   
M. Kerry avait affirmé dimanche qu'"au final, il faudra négocier" avec M. Assad pour mettre fin au conflit qui a fait plus de 215.000 morts en quatre ans.
   
Déplorant l'absence de négociations de paix pour "mettre fin à la souffrance du peuple syrien", la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki a rappelé que "comme nous le disons depuis longtemps, il faut que des représentants du régime d'Assad fassent partie du processus" de paix.
Mais "ce ne sera pas et ce ne sera jamais Assad lui-même --et ce n'est pas ce que M. Kerry voulait dire", a-t-elle expliqué.
   
Interrogé par la chaîne américaine CBS qui lui demandait s'il négocierait avec Assad, M. Kerry avait répondu: "au final, il faudra négocier" avec M. Assad. "S'il est prêt à engager des négociations sérieuses sur la façon d'appliquer (le processus de paix de) Genève I, bien sûr", avait-il ajouté.
   
Le chef de la diplomatie américaine, qui a rencontré Assad à plusieurs reprises quand il était sénateur, a précisé que ces négociations se tiendraient dans le cadre du processus de Genève de 2012, qui prévoit une transition politique en Syrie.
   
Alors que les propos de M. Kerry continuent de provoquer de vives réactions à l'étranger, Mme Psaki a expliqué que M. Kerry avait "utilisé Assad comme un raccourci" pour le régime syrien dans son ensemble.
   
Les Etats-Unis répondent ainsi aux vœux de l'opposition syrienne modérée qui avait fait savoir qu'elle ne négocierait jamais avec Assad, a rappelé Mme Psaki.
"C'est sûr que vous ne pouvez pas négocier avec vous-mêmes", a noté Mme Psaki. "Il faut des représentants à la fois de l'opposition et du régime autour de la table".
Mais, a-t-elle souligné, "il n'y a pas de processus en cours, ni de processus sur le point de commencer, c'est donc à ce stade purement théorique".
   
Dimanche une autre porte-parole du département d'Etat, Marie Harf, s'était empressée de préciser qu'il n'y avait eu aucune modification de la position américaine. "Notre politique n'a pas changé. Il n'y a pas d'avenir pour un dictateur brutal comme Assad en Syrie", avait-elle écrit dans un communiqué.
   
Lundi, Bachar al-Assad a affirmé qu’il revient exclusivement au peuple syrien le droit de décider qui sera le président, indiquant que les   propos de Kerry ne sont que des paroles et qu’il faut qu’elles soient traduites en actes pour pouvoir décider. Alors que les opposants pro occidentaux s'offusquaient de ces déclarations.

Ce mardi, la conseillère du président syrien Boussayna Chaabane a réitéré une position similaire pour minimiser l’importance de ces propos qui laissent penser qu'un changement s'est opéré chez l'administration américaine, assurant que les changements ne sont que médiatiques.
  

Alliées des Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne se sont empressées de se démarquer des propos du secrétaire d'Etat.

 

Avec AFP