Salva Kiir a prêté serment comme premier président du Sud-Soudan et signé la constitution transitoire, en jurant de "favoriser le développement et le bien-être du peuple".
Le Sud-Soudan a proclamé son indépendance samedi devant des dizaines de milliers de Sudistes en liesse et un parterre de dirigeants africains et étrangers, devenant la plus jeune nation au monde et divisant le plus grand pays d'Afrique en deux.
C'est le chef du Parlement sud-soudanais, James Wanni Igga, qui a annoncé la "déclaration d'indépendance du Sud-Soudan" lors d'une cérémonie à Juba, la capitale du nouvel Etat qui compte parmi les plus pauvres du monde et dont l'avenir s'annonce difficile.
Le Sud à majorité chrétienne se sépare ainsi du Nord musulman après des décennies de guerre entre les rebelles sudistes et les gouvernements successifs de Khartoum, qui ont dévasté la région, fait des millions de morts et créé une méfiance réciproque.
"Nous, les représentants démocratiquement élus du peuple, en se basant sur la volonté du peuple du Sud-Soudan, et comme l'ont confirmé les résultats du référendum sur l'auto-détermination, proclamons par la présente le Sud-Soudan une nation indépendante et souveraine", a-t-il dit.
Les Etats-Unis l'ont aussitôt reconnue. "Je suis fier de déclarer que les Etats-Unis reconnaissent officiellement la république du Sud-Soudan comme Etat souverain et indépendant", a déclaré le président Barack Obama dans un communiqué en promettant d'aider ce pays dans son développement.
Le nouveau drapeau du Sud-Soudan été ensuite hissé sous les applaudissements frénétiques de la foule et des cris de joie et des pleurs.
Puis Salva Kiir a prêté serment comme premier président du Sud-Soudan et signé la constitution transitoire, en jurant de "favoriser le développement et le bien-être du peuple".
"Nous ne nous soumettrons jamais, jamais", ont scandé des milliers de Sud-Soudanais, dont certains pleuraient. "Je pleure pour la reconnaissance de ce drapeau parmi les drapeaux des pays du monde", a lancé un homme.
M. Igga a rappelé le combat du peuple sud-soudanais "pour la justice, la liberté, l'égalité et l'émancipation politique et économique", ajoutant que la nouvelle République souhaitait "établir un système de gouvernance qui respecte l'Etat de droit, la justice, la démocratie et les droits de l'homme.
Il a souligné l'engagement de la jeune nation à des relations "amicales" avec tous les pays "y compris la République du Soudan", et affirmé que sa "priorité stratégique" était de devenir membres à part entière des Nations unies, de l'Union africaine et d'autres organismes internationaux.
Placée sous haute sécurité, la cérémonie se déroulait au mausolée de l'ex-dirigeant rebelle sudiste John Garang, mort dans un accident d'hélicoptère en 2005, peu après la signature de l'accord de paix entre nordistes et sudistes.
La cérémonie a débuté avec les sermons de deux dignitaires religieux, l'un musulman et l'autre chrétien, avant une parade militaire.
"Aujourd'hui, nous nous souvenons et nous prions pour tous ceux qui ont été solidaires de nous durant les longues années de guerre", a dit l'archevêque catholique Paulino Lokudu, en appelant à une "nouvelle entente" et une coopération avec le Nord.
L'"invité de marque" était d'ailleurs le président soudanais, le nordiste Omar el-Béchir qui avaient combattu les sudistes jusqu'en 2005.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon participait aussi aux célébrations, de même que des représentants des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et de France notamment.