La ministre suédoise des Affaires étrangères avait critiqué la question des droits de l’Homme et des femmes en Arabie.

Les Emirats arabes unis ont annoncé mercredi le rappel de leur ambassadeur à Stockholm en raison des critiques de la Suède envers l'Arabie Saoudite en matière de respect des droits de l'Homme et de démocratie, à l'origine d'une crise diplomatique entre ces deux pays.

La ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallström, avait dénoncé début mars les "méthodes moyenâgeuses" de la justice saoudienne.

L'Arabie saoudite avait qualifié ces déclarations d'"ingérence flagrante" dans ses affaires intérieures et, il y a une semaine, rappelé son ambassadeur à Stockholm.

Dans un communiqué de leur ministère des Affaires étrangères, les Emirats arabes unis ont expliqué mercredi avoir à leur tour rappelé leur l'ambassadeur "dans le sillage des remarques offensantes de la ministre des Affaires étrangères de Suède" et avoir déposé une plainte à ce sujet auprès du représentant suédois à Abu Dhabi.

Les Emirats ont à cet égard condamné "les déclarations fortes faites par la ministre des Affaires étrangères suédois au Parlement contre le Royaume d'Arabie Saoudite et son système judiciaire".

Celles-ci "violent le principe de souveraineté sur lequel sont fondées les relations normales entre les pays" et "ne respectent pas les particularités religieuses et culturelles des Etats et des communautés", ont-ils ajouté.

"Nous regrettons bien sûr ceci, nous avons de bonnes relations avec les Emirats arabes unis que nous voulons protéger et développer", a pour sa part déclaré un porte-parole de la diplomatie suédoise,  Erik Boman, au quotidien suédois Aftonbladet.

"Mais on devrait avoir à l'esprit que l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont des relations particulièrement étroites, et donc peut-être ne tirer aucune conclusion exagérée de ceci" (le rappel de l'ambassadeur), a-t-il encore dit.

Le 9 mars, Mme Wallström avait affirmé avoir dû annuler, sous la pression de l'Arabie saoudite, un discours qu'elle devait prononcer au Caire devant la Ligue arabe et dans lequel elle ne mentionnait à aucun moment l'Arabie saoudite, mais évoquait, entre autres, la question des droits de l'Homme et des femmes.

L'Arabie, qui applique une interprétation wahhabite de l'islam, est le seul pays où les femmes n'ont pas le droit de conduire. Les Saoudiennes doivent aussi obtenir l'autorisation d'un proche parent de sexe masculin pour travailler, se marier et voyager.

Avec AFP