25-04-2024 07:17 PM Jerusalem Timing

Afrique du Sud/sida: des hôpitaux publics accusés de stérilisation forcée

Afrique du Sud/sida: des hôpitaux publics accusés de stérilisation forcée

La dernière remonte à 2014 dans la région de Johannesburg. Il s’agissait d’une femme de 25 ans qui se plaint d’avoir été contrainte à se faire stériliser alors qu’elle accouchait de son deuxième enfant.

Deux associations sud-africaines ont saisi jeudi l'autorité indépendante pour l'égalité hommes-femmes (CGE) pour
qu'elle enquête sur le cas d'une cinquantaine de femmes séropositives se plaignant d'avoir été stérilisées de force après un accouchement à l'hôpital public.

"Jusqu'à présent nous avons reçu 48 plaintes de femmes âgées de 18 à 44 ans", a précisé à l'AFP Jodie Fredericks, l'avocate du Women Legal Centre (WLCE) du Cap, qui représente Her Rights Initiative (HRI) et International
Community of Women, Southern Africa (ICW).

La dernière remonte à 2014 dans la région de Johannesburg. Il s'agissait d'une femme de 25 ans qui se plaint d'avoir été contrainte à se faire stériliser alors qu'elle accouchait de son deuxième enfant.

"A chaque fois cela a eu lieu dans différents hôpitaux publics du Gauteng (la région de Johannesburg, ndlr) et du Kwazulu-Natal", a précisé Mme Fredericks.

La Commission pour l'égalité entre hommes et femmes est un organe indépendant prévu par la Constitution sud-africaine qui peut mener des enquêtes et faire des recommandations.

"Nous demandons à la commission d'enquêter sur la discrimination que ces femmes HIV positives rencontrent", a expliqué Mme Fredericks.

L'Afrique du Sud est le pays au monde qui compte le plus de porteurs du virus du sida avec 6,4 millions de séropositifs, environ 400.000 nouvelles infections chaque année, dont un quart parmi les femmes de 15-24 ans.

 Dans un rapport d'octobre 2014, Amnesty International avait critiqué les atteintes à la vie privée et à la confidentialité du résultat du test du sida, souvent effectué durant le suivi de grossesse.

En Namibie voisine, l'Etat a été condamné en novembre 2014 à dédommager trois femmes séropositives stérilisées sans le savoir pendant leur accouchement entre 2005 et 2009, sans toutefois reconnaître qu'elles l'avaient été car séropositives.

La cour suprême avait débouté l'appel du gouvernement qui soutenait qu'elles avaient donné leur accord à une ablation de l'utérus.