Les responsables houthis et nationalistes accusent une coalition des pays du Golfe et des Etats occidentaux de financer les jihadistes takfiristes dans leur pays
Ce sont au moins 142 fidèles yéménites qui ont péri vendredi dans un triple attentat contre deux mosquées de la capitale yéménite Sanaa, tenue par les Houthis, ont rapporté des témoins.
Attentats qui ont été revendiqués par la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat Islamique).
Plus de 351 personnes ont été blessées dans ces attentats, a indiqué à l'AFP Nashwan al-Atab, un responsable du ministère de la Santé.
Dans un premier temps, la mosquée al-Badr dans le sud de Sanaa a fait l'objet d'un double attentat, lorsqu'une explosion a eu lieu dans son enceinte, et une deuxième à l'entrée de cet édifice au moment où les fidèles prenaient la fuite, selon l'AFP.
Parmi les martyrs de la moquée figure son orateur cheikh Mortada Hamtouri, a précisé le correspondant de notre chaine al-Manar au Yémen.
Quant à la troisième explosion, elle a visé la mosquée Al-Hashahush, dans le nord de la capitale. Elle s'est faite en dessous du "minbar", l'estrade sur laquelle le prêcheur prononce son discours.
Notre corespondant indique que les deux attentats ont eu lieu presque simultanément.
Selon la télévision Al-Massira des Houthis, les hôpitaux de la capitale réclamaient en urgence des dons de sang.
Notre correspondant a fait état d'un attentat suicide avorté visant la mosquée de l'Imam AlHadi à Saada (fief des Houthis). Seul le Kamikaze a été tué dans cet attentat, a-t-on précisé de même source.
Tous les attentats ont été revendiqués par Daesh.
Dans son communiqué intitulé la "province de Sanaa", il assure que ces attaques ne sont que "la partie émergée de l'iceberg" et que d'autres suivront contre les Houthis. Le groupe takfiriste évoque l'implication de cinq kamikazes: quatre d'entre eux se sont fait exploser dans les deux mosquées de Sanaa et le cinquième à Saada.
Une coalition régionale et internationale contre le Yémen
Du côté des responsables yéménites, nul doute que certains pays du Golfe et occidentaux sont derrière ces groupes takfiristes.
Dans une déclaration exclusive pour notre site, le membre du bureau politique du mouvement houthi Ansarullah, Daïfallah al-Chami a accusé « une coalition internationale et arabe contre le peuple yéménite qui vise à commettre des actes criminels dans le but d’entrainer les gens vers un conflit communautaire énorme ».
« Les Etats-Unis, l’Arabie saoudite, le Qatar ainsi que des forces locales tentent de trainer le Yémen vers un conflit interne à travers les attentats terroristes perpétrés dans trois endroits dans lesquels des militants d’Ansarullah se rassemblent à Saada et Sanaa », a-t-il dit.
Il a ajouté : « Il y a certes des forces internes qui assistent les takfiristes dans leur guerre communautaire. Mais le peuple du Yémen affrontera cette agression et n’acceptera pas de faiblir face à ces actes criminels ».
Toujours d’après Chami, certaines forces yéménites internes ont un bras sur la table du dialogue et l’autre dans la trahison.
Même son de cloche de la part de l’orateur de la mosquée al-Nouraïne à Sanaa, cheikh Ibrahim al-Abidi, pour qui c’est l’incitation communautaire qui est derrière ce crime. « Mais l’identité du peuple yéménite est la résistance. Il saura pourchasser les reliques d’Al-Qaïda dans toutes les provinces du Yémen et les vaincra, ce qui changera la carte de la région », a-t-il assuré pour notre site.
Quant au président du bureau politique du parti Baas yéménite, Nayef al-Qanes, il a incombé la responsabilité de ces attentats au président en fuite Abed Rabbo Mansour Hadi qui a selon lui vendu le Yémen à Al-Qaïda et aux forces externes .
Qanes assure que les forces takfiristes dans son pays sont financées par l’Arabie saoudite et les Etats-Unis