26-11-2024 03:29 AM Jerusalem Timing

Egypte: les manifestants restent malgré les promesses du Premier ministre

Egypte: les manifestants restent malgré les promesses du Premier ministre

Charaf a annoncé le renvoi des policiers accusés d’avoir tué des manifestants lors du soulèvement qui a renversé Moubarak.

Les manifestants qui occupent depuis vendredi la place Tahrir au Caire ont promis dimanche de poursuivre leur mouvement en faveur de plus de réformes et de justice, en dépit d'une série de mesures d'apaisement annoncées samedi soir par le Premier ministre Essam Charaf.
 
Les manifestants, qui ont passé leur deuxième nuit dans un village de tentes au milieu du carrefour fermé à la circulation, se sont déclarés déterminés à ne pas quitter les lieux.
 
"Plus nous resterons sur la place, plus on répondra à nos revendications", a déclaré Dina Mohammed, une activiste. Plusieurs mouvements de jeunes pro-démocratie, très actifs sur internet, ont également appelé à la poursuite de l'occupation de la place.
 
Après deux semaines de tensions croissantes marquées par des affrontements entre la police et les manifestants, le Premier ministre Essam Charaf s'est engagé à satisfaire certaines revendications à travers une série de mesures présentées lors d'un discours télévisé.
 
Il a notamment annoncé le renvoi des policiers accusés d'avoir tué des manifestants lors du soulèvement qui a renversé le président Hosni Moubarak au début de l'année.

Il a également promis une justice plus rapide et plus ferme pour les personnes tenues responsables de ces violences -qui ont officiellement tué près de 850 civils- ainsi que pour les notables de l'ancien régime jugés pour corruption.
 
M. Charaf s'est aussi engagé à "être loyal à la révolution et à la nation".

Ce discours a été accueilli dès samedi soir sans enthousiasme par les manifestants. Ces manifestations traduisent le mécontentement contre le Conseil suprême des forces armées (CSAF), qui dirige le pays depuis la chute de Moubarak, et le gouvernement Charaf, chargé des affaires courantes et largement perçu comme sans autorité.


Plusieurs anciens ministres sont actuellement emprisonnés, et le procès de Moubarak lui-même doit s'ouvrir le 3 août prochain.


Mais à ce jour un seul policier a été condamné -par contumace- et plusieurs reports de verdicts ou de libérations sous cautions ont provoqué l'indignation d'une partie de la population.

La relaxe en début de semaine de trois anciens ministres de Moubarak accusés dans des affaires de corruption a aggravé ce sentiment.