22-11-2024 09:42 PM Jerusalem Timing

Comment une émission télévisée nourrit l’islamophobie en France

Comment une émission télévisée nourrit l’islamophobie en France

La confiscation des voix musulmanes en est le plus important outil.

C’est le programme "Ca va faire du bruit", diffusé pendant quatre jours la semaine qui symbolise à lui seul la dérive islamophobe observée ces dernières années dans les médias français, estime le site d’information français Alter Info.


Présentée sur la chaine de télévision française LCP, généralement par Patrick Chêne, elle dure 30 minutes, et fait passer quatre éditorialistes (souvent les mêmes) pour commenter l’actualité.

« On y voit cinq blancs (j’ai regardé l’émission plusieurs centaines de fois, et je n’y ai jamais vu le moindre noir ou arabe) dénoncer régulièrement le «communautarisme», quasi-exclusivement musulman bien entendu », déplore l’article.

Citant de nombreux militants antiracistes français (Rokhaya Diallo, Sylvie Tissot, Louis-Georges Tin, son auteur fait remarquer comment l’utilisation du mot «communautarisme» a pour fonction de rendre le racisme acceptable.

Et pour preuve, c’est l'un des mots favoris de Marine Le Pen, la présidente du Front National, parti politique français d’extrême droite dont une partie du programme verse dans l’islamophobie.

«  Ce mot est en effet toujours utilisé pour pointer du doigt des minorités (musulmans, noirs, arabes, asiatiques…), mais jamais pour désigner l’entre-soi blanc qui domine largement les milieux économiques, politiques et médiatiques, comme l’émission "Ca va faire du bruit" en est un parfait exemple », poursuit-il.
Constatant  que ces minorités qui n'ont jamais droit de réponse dans l'émission.

Le mercredi dernier (18 mars), les quatre éditorialistes de l'émission se sont succédé pour appuyer l’interdiction du voile à l’université, avec le soutien à peine dissimulé du présentateur. aucun(e) musulman(e) pour leur répondre, encore moins de femmes voilées (qui seraient les premières victimes de cette mesure).

Selon Alter Info, les quatre éditorialistes parlent à la place de ces femmes pour prôner cette mesure notamment au nom de la lutte contre «l’intégrisme».

C’est également au nom de l’«égalité hommes-femmes» que l’une des éditorialistes présentes (Judith Weintraub) justifie une telle mesure, mesure qui exclurait pourtant de l’université uniquement des femmes (les musulmans hommes ne seraient bien sûr pas concernés).