23-11-2024 08:58 PM Jerusalem Timing

Les Houthis à Aden, aux abords du détroit stratégique de Bab al-Mendeb

Les Houthis à Aden, aux abords du détroit stratégique de Bab al-Mendeb

Le président sortant Abd Rabbo Mansour Hadi accuse les houthis de hisser le drapeau iranien à Maran!

 Les combattants du mouvement yéménite Ansarullah (les houthis) ont réussi ce dimanche à prendre le contrôle de l'aéroport de Taëz, ville qui commande la voie vers Aden (sud) où est retranché le président sortant Abd Rabbo Mansour Hadi.

Quelque 300 Houthis en tenue militaire et des soldats se sont déployés dans l'enceinte de l'aéroport. Des renforts étaient en route en provenance de Sanaa,  à 250 km au nord, a précisé à l'AFP une source aéroportuaire.

"Ces soldats sont partisans de l'ancien président Saleh" qui, trois ans après son départ du pouvoir, reste influent au sein de différents corps d'armée, a dit à l'AFP une source militaire.

   La conquête de Taëz permettrait aux Houthis d'avancer aussi vers le détroit stratégique de Bab al-Mendeb, à l'embouchure du Golfe d'Aden et de la mer Rouge, une importante voie maritime pour le commerce international.
  Le Haut comité révolutionnaire, instance suprême des Houthis, a appelé samedi à "la mobilisation générale" et décidé de "superviser les forces armées et de sécurité".

De leur côté, les forces loyales au président Hadi,  soutenues par des tribus et des membres des "comités populaires" (supplétifs de l'armée), se sont employées à repousser l'avancée des houthis, selon des sources de sécurité et militaire.

  Ces forces établissaient notamment une ceinture de sécurité à la périphérie de la capitale du sud, où des soldats, "soutenus par une quarantaine de chars de combat, ont été déployés", a déclaré à l'AFP une source militaire.


"Le drapeau iranien flotte à Maran"!

 Le président sortant et soutenu par les pays du Golfe, Hadi, a appelé l'armée à "refuser toute directive émanant de Sanaa", et promis de tout faire pour que "le drapeau de la République du Yémen flotte sur les montagnes de Maran (bastion des Houthis à Saada, NDLR), et non pas le drapeau iranien".

Réagissant aux propos de Hadi, le porte-parole d'Ansarullah Mohammad Abdel Salam s'est demandé sur son compte sur Facebook: "Hadi pense-t-il vraiment que quelqu'un va le croire en disant que le drapeau iranien flotte à Maran? 

Qualifiant ces allégations d'effrontées et de mensongères, Mohammad Abdel Salam a assuré que Hadi, à travers ses propos, adopte un projet extérieur.
"Hadi feint oublier que les fils de Maran n'ont pas baissé le drapeau du pays même lors de la première guerre lorsque les avions du régime les bombardaient tous azimuts. Ce drapeau flotte toujours à Maran", a-t-il indiqué.

Et de se demander: "Hadi est-il contrarié de l'Iran pour des raisons patriotiques et des divergences politiques, ou bien pour satisfaire  l'Arabie Saoudite en exploitant les craintes présumées du royaume saoudien envers la République islamique?".

Le responsable houthi a également fustigé les propos du président yéménite qui condamne d'une part l'implication iranienne mais salue l'ingérence des pays du Golfe et prête son allégeance au roi saoudien.
Celui-ci a par ailleurs accusé Hadi de mener "la même bataille aux côtés d'al-Qaïda", citant comme exemple ce qui s'est passé à Lahj, Ma'reb et Baydaa.
 
L'Iran appelle le CCG

Par ailleurs, le secrétaire adjoint du ministre iranien des affaires étrangères pour les questions arabo-africaines, Hussein Amir Abdullahian, a déclaré que le conseil de la coopération du Golfe peut fournir un soutien réel au dialogue yéménite afin de contrecarrer les attentats terroristes.

Dans un point de presse, Abdullahian a espéré que "le président démissionnaire Abd Rabbo Mansour Hadi ne reprendra pas les erreurs du passé et jouera un rôle constructif pour parer à une division du pays et empêcher que le Yémen ne devienne un nouveau paradis pour les terroristes".

Et de poursuivre que le terrorisme ne distingue pas entre le mouvement Ansarullah et Mansour Hadi, et qu'il cherche à détruire le pays. Il a enfin qualifié d'"erreur stratégique" le recours de certaines parties aux groupes terroristes.


Sources: alManar, alAlam, AFP