Le Conseil de sécurité soutient le président Hadi.
Le chef du groupe yéménite Ansarullah, Abdel Malek al-Houthi, a accusé dimanche soir le groupe takfiriste Al-Qaïda, l’Arabie saoudite, le Qatar, les Etats-Unis, et « Israël » d’être derrière les derniers attentats et assassinats criminels ayant frappé le Yémen.
Dans un discours télévisé, cité par AlAlam, M.AlHouthi a affirmé que les Etats-Unis et « Israël » sont à la tête d’un axe visant le peuple yéménite ».
Et de préciser que « le Qatar et l’Arabie paient l’argent pour déstabiliser le Yémen. Ils financent n’importe quel groupe voulant commettre des crimes au Yémen », en allusion aux groupes takfiristes affiliés à Al-Qaïda.
« Les criminels ont visé les Moujahidines (combattants yéménites anti-takifirstes), les Oulémas, les politiciens à Aden et Lahj ainsi que les vieillards, les enfants, et les jeunes dans les mosquées. Ces crimes odieux visent à humilier le peuple yéménite », a-t-il ajouté, en allusion au triple attentat de vendredi ayant visé deux mosquées et fait plus de 140 martyrs.
Pour M.AlHouthi, il y a certains pays qui veulent saboter tout accord et prolonger le vide.
Et d’expliquer: « le peuple yéménite n’est pas visé (par ces pays) aux niveaux politique et sécuritaire, mais ils y exercent des pressions économiques ».
« Les parties yéménites étaient capables de parvenir à un accord dès la première semaine du dialogue, elles étaient tous d’accord sur les grandes lignes », a-t-il souligné.
M. Houthi a dans ce contexte menacé de se retirer du dialogue politique, a pour sa part rapporté l’AFP.
"Le dialogue ne peut se poursuivre indéfiniment. C'est une mascarade et cela est inacceptable", a-t-il dit, avant de prévenir que "le peuple va se prendre en charge et laisser les forces politiques poursuivre leur dialogue improductif".
En outre, "le dialogue ne peut pas être placé sous le patronage d'une quelconque partie qui alimente les tensions au sein du peuple yéménite", a-t-il ajouté dans une allusion à l'Arabie saoudite.
Hadi est une marionnette
M. Houthi a en outre tiré à boulets rouges sur le président Hadi, l'accusant d'être "une marionnette aux mains des forces du mal, conduites par les Etats-Unis" et de fomenter un complot "financé par l'Arabie saoudite et le Qatar".
"Il est injuste qu'Al-Qaïda et Daech puissent trouver refuge dans une quelconque région" du Yémen.
"Toutes les forces politiques qui soutiennent Al-Qaïda seront dans le collimateur" du peuple yéménite, a-t-il prévenu, avant d'ajouter: "Désormais, nous ne permettrons plus qu'Al-Qaïda et Daech bénéficient d'une couverture politique ou régionale".
Le Conseil de sécurité soutient le président Hadi
Entre-temps, le Conseil de sécurité de l'ONU a publié dimanche une déclaration unanime de soutien au président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par les pays du Golfe, lors d'une réunion d'urgence à New York.
Dans leur déclaration, les 15 pays membres agitent une vague menace de sanctions contre les Houthis, comme ils l'ont déjà fait en vain à de nombreuses reprises depuis le début de la crise yéménite.
Selon l'émissaire de l'ONU au Yémen Jamal Benomar qui s'est adressé au Conseil par vidéo-conférence depuis le Qatar, le pays s'achemine vers "une guerre civile" et risque la "dislocation", avec "une division croissante entre le nord et le sud".
Mais lors de consultations à huis clos, M. Benomar n'a pas suggéré de mesures -- sanctions ou autres -- susceptibles d'amener les belligérants à négocier, selon des diplomates.
Dans sa déclaration, le Conseil appuie les efforts de médiation du Conseil de coopération du Golfe, et notamment sa proposition de tenir une conférence à Ryad, ainsi que ceux, jusqu'ici infructueux mais qui doivent "accélérer", de M. Benomar.
Traduit par AlManar d’AlAlam et Avec AFP