Depuis plus d’un an, le régime turc a lancé une chasse aux sorcières contre le réseau Gülen.
Le bureau du procureur d'Ankara a ouvert une enquête après les accusations de corruption que se sont lancées le vice-Premier ministre Bülent Arinç et le maire de la capitale Melih Gökçek, sur fond de vives tensions au sein du parti au pouvoir.
Selon la presse turque, les investigations préliminaires ouvertes par la justice turque visent à la fois Gökçek pour "détournement de fonds" et "abus de pouvoir" et Arinç pour "abus de pouvoir" et "non-dénonciation de crimes".
Ces deux personnalités, membres du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, se sont mutuellement mises en cause lundi, alors que de vives divergences sont apparues entre le président Recep Tayyip Erdogan et le gouvernement sur la gestion du dossier kurde.
Connu pour ses sorties provocatrices, le maire d'Ankara, un proche d’Erdogan, a appelé Arinç à démissionner après que ce dernier eut vivement renvoyé dans les cordes le chef de l'Etat qui critiquait l'exécutif.
"Nous ne te voulons pas", a lancé Gökçek au vice-Premier ministre sur son compte Twitter, l'accusant d'être un proche du mouvement de l'imam Fethullah Gülen, devenu depuis un an la bête noire du régime turc.
A l'issue d'un Conseil des ministres, Arinç, qui est également porte-parole du gouvernement, a en retour accusé Gökçek de faire partie lui aussi partie de la mouvance Gülen et promis de "révéler les fautes du maire" d'Ankara.
Depuis plus d'un an, le régime turc a lancé une chasse aux sorcières contre le réseau Gülen, accusé d'avoir fabriqué des accusations de corruptions contre Erdogan et ses proches dans le cadre d'un complot destiné à le renverser.
Des centaines de policiers, magistrats et fonctionnaires soupçonnés d'être proches de Gülen, qui vit aux Etats-Unis, ont été limogés ou mutés et des dizaines d'entre eux arrêtés, dans le cadre de purges sans précédent.