Ces explosions ont pour origine une cargaison iranienne d’armes saisie en 2009 sur un navire battant pavillon chypriote.

Au moins 11 personnes ont été tuées lundi dans une série de puissantes explosions survenues sur la principale base
navale de l'armée chypriote-grecque, à Zygi, dans le sud de l'île méditerranéenne, ont rapporté les médias locaux.

Une centrale électrique à proximité a été endommagée, entraînant des coupures de courant dans la partie sud de l'île divisée depuis 1974 entre populations grecques et turques.

Selon la radio publique, qui cite le chef de la Garde nationale Petros Tsaliklides, les explosions se sont produites dans des conteneurs de munitions iraniennes saisies sur le navire M/V Monchergorsk, battant pavillon chypriote.
 
Ce navire avait été intercepté en Méditerranée alors qu'il était en route pour la Syrie en janvier 2009. Après plusieurs inspections, la cargaison a été saisie puis stockée, sous prétexte qu’elle était en violation avec l'embargo sur les armes imposé à l'Iran dans le cadre des sanctions de l'ONU sur Téhéran.

Selon la radio publique, il s'agit du pire accident militaire à Chypre en temps de paix.

Parmi les 11 morts, figurent cinq pompiers, quatre soldats de la Garde nationale chypriote-grecque et deux marins, a indiqué l'agence officielle CNA, citant des sources militaires.

La radio publique a de son côté fait état d'au moins 30 blessés.

Les explosions, survenues à 06H00 (03H00 GMT), ont causé de lourds dommages aux habitations environnantes et entraîné le départ de feux de broussailles, a indiqué la télévision publique.

Des voitures, des maisons et des restaurants ont subi de lourds dégâts, ont rapporté des témoins.

Des images de télévision montraient des nuages de fumées s'élever au-dessus du site sur lequel convergeaient plusieurs ambulances. L'autoroute passant près de cette zone, située entre les stations balnéaires de Larnaca et Limassol, a été coupée.

Un porte-parole des aéroports chypriotes-grecs a affirmé que la coupure de courant a perturbé l'activité des aéroports internationaux de Larnaca et de Pafos, avant que l'électricité ne soit rétablie et que les opérations reprennent leurs cours.