Les quartiers loyalistes d’Alep font souvent l’objet de bombardements meurtriers, sans jamais susciter de réaction. Cette fois-ci, Human Rights s’est offusqué.
Ce sont 15 civils aleppins qui ont été tués, et plus de 40 autres blessés dans le massacre perpétré lundi par les groupuscules islamistes takfiristes qui ont pilonné les quartiers loyalistes d’Alep à coup de missiles et d’obus de mortiers. Trois de 15 martyrs n’ont pas été identifiés parce qu’ils ont été transformés en lambeaux.
Lundi, l’AFP citant l’Observatoire syrien des droits de l’homme avait rendu compte de 13 tués, dont 5 enfants et 33 blessés.
Il s’ajoutent selon l’AFP à 4 civils qui avaient été tués la veille , toujours dans les quartiers loyalistes.
Ont été visés des rues proches des bâtiments gouvernementaux et des quartiers résidentiels : Rue Baron a été la première cible, et 3 aleppins y ont péri. Par la suite, c’est une rue située au sud du bâtiment du ministère de la Justice qui est visée, à une heure de pointe, pendant laquelle des centaines de civils se précipitaient pour terminer leurs procédures administratives. Une quatrième roquette s’est abattue sur le toit d’un bâtiment, tuant deux petites filles. « Ce sont les filles du gardien de l’immeuble qui vivait dans une chambre bâtie sur son toit », explique un commerçant du quartier pour al-Akhbar.
Le cinquième obus a été certes inoffensif : il s’est abattu à proximité d’une banque dans le vieux quartier de Bab al-Nasr.
En revanche, c’est le quartier populaire de Jamiliyyeh situé non loin de la place Saadallah al-Jabiri qui a été le plus ciblé. Il y est question de 3 personnes qui y sont tombées en martyre.
Les projectiles ont laissé derrière eux une scène désolante où le sang se mélange au feu et aux débris des maisons et des voitures, décrit le correspondant d’al-Akhbar. 5 voitures ont été totalement pulvérisées.
La rue suivante Ismailiyya a eu sa part aussi : une seule roquette qui a fait 12 blessés.
« La manière avec laquelle le pilonnage a été effectuée montre qu’il était bien planifié dans le temps et l’espace pour provoquer la panique. Les roquettes traquaient les gens qui fuyaient d’une rue à une autre », a expliqué une source sécuritaire syrienne pour al-Akhbar.
Une première de HRW
Ces attaques rebelles surviennent alors que Human rights watch (HRW) a critiqué pour la première fois les attaques "aveugles" menées par les combattants de l'opposition contre des zones contrôlées par le gouvernement.
"Nous assistons à une véritable course à l'abîme avec des rebelles qui s'alignent sur la cruauté des forces gouvernementales", a dénoncé Nadim Houzy, directeur adjoint pour le Moyen-Orient à HRW.
Un constat bien tardif de la part de cette ONU et qui ne peut que surprendre, quant à son timing. Surtout que la férocité des rebelles a même précédé celle des forces gouvernementales, sans jamais être stigmatisées. Les quartiers aleppins loyalistes ont souvent été la cible de bombardements meurtriers sans jamais soulever l’opprobre.