Les Houthis et leur alliés se trouvent à 30 km d’une base américaine et à 80 Km d’Aden.
Les forces armées yéménites et les combattants du mouvement révolutionnaire Ansarullah (houthis) avancent vers Aden, ville du sud où s'est enfui le président sortant Abd Rabbo Mansour Hadi , soutenu par les monarchies arabes et les puissances occidentales.
A peine lancé l’assaut vers le sud, que les militaires réguliers et les combattants houthis, escortés par des volontaires organisés dans le cadre de comités populaires révolutionnaires (CPR) se trouvent à 30 Km d’Aden, selon le correspondant de notre chaine al-Manar au Yémen. Ils ont pris la ville de Taëz depuis le Week-end dernier.
Dans l’après-midi de ce mardi, ils ont pris le contrôle de la totalité de la province de Dalehiyyat et s’approchent de la base aérienne américaine Aland, située dans la province de Lahej et qui a été évacuée la semaine passée. Ils se trouvent à 25 Km d’elle, assure notre correspondant.
Les dernières informations font état aussi qu’ils sont entrés dans la localité de Karach, à 80 Km d’Aden.
500 membres des tribus yéménites du sud les ont rejoints avec toutes leurs armes.
Selon l’AFP, les fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh ont eux aussi rejoint les houthis.
Toujours selon l’AFP, citant des sources militaires et de sécurité, les Houthis progressaient sur les axes de Dhaleh et de Lahej alors que des combats à l'arme lourde avaient lieu dans ces deux provinces proches de celle d'Aden.
A Dhaleh, chef-lieu de la province éponyme, l’organisation Ansraullah a pris le contrôle du siège de l'administration locale et progressé dans la ville au prix de violents affrontements, ont ajouté ces sources.
Mais une bataille pour le contrôle du camp de la 33e brigade blindée, dans le nord de Dhaleh, s'est soldée dans l'après-midi par 10 morts et plusieurs blessés dans les rangs des anti-Hadi, a indiqué une source militaire.
Simultanément, dans la province de Lahej, des accrochages opposaient les milices de Hadi aux forces conduites par les Houthis, ont indiqué des sources militaires et de sécurité faisant état de deux véhicules de transport de troupes et un blindé détruits
Appels à l’aide
Signe des difficultés de M. Hadi, ses lieutenants multiplient les appels à l'aide.
Lundi, le ministre de la Défense du gouvernement sortant, le général Mahmoud al-Soubeihi a exhorté ses hommes à renforcer leurs positions pour "contrer toute avancée des Houthis". Il s'exprimait lors d'une visite aux troupes à Karch, à la frontière entre les provinces de Lahej et de Taëz.
Dans des déclarations diffusées lundi par la chaîne de télévision Al-Hadath, le ministre sortant des Affaires étrangères Ryad Yassin a demandé aux monarchies du Golfe d'intervenir militairement pour "stopper l'expansion des Houthis", soupçonnés d'être proches de l'Iran, selon l'AFP.
"Le Yémen a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d'imposer une zone d'exclusion aérienne sur les aéroports contrôlés par les Houthis", a-t-il dit.
A la question de savoir si Ryad pourrait aider militairement le président Hadi, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud Al-Fayçal, a répondu que si aucune solution politique n'était trouvée, les pays de la région prendraient les "mesures" nécessaires pour "protéger" leurs intérêts face à "l'agression".
Les Américains aussi sont intervenus, par la voix de leur ambassadeur au Yémen Matthew Tueller qui a mis en garde contre la possibilité d'un renversement de Hadi et de son arrestation .
" Washington et ses alliés ont besoin de prendre au plus vite les décisions pour préserver la possibilité de parvenir à un règlement politique de la crise", a-t-il dit.
Il a jugé la date fixée jusqu'en avril pour la rencontre de Ryad sur le Yémen comme beaucoup trop éloigné.