Selon le ministre Joubrane Bassil, qu’Israël se taise au lieu de parler des lois internationales
Traduction: Nada RAAD
Une nouvelle phase du conflit sur le pétrole a débuté dimanche entre le Liban et l’entité sioniste, après que le gouvernement israélien eut entériné dimanche durant sa séance hebdomadaire la carte établissant la frontière maritime d' « Israël » en Méditerranée pour la soumettre à l'ONU.
Cette ratification s’inscrit dans le cadre de la bataille diplomatique en cours entre les deux parties sur les frontières maritimes s’étendant de Rass Naqoura jusqu’à la zone économique maritime chypriote à une distance de 150 km de la côte libano-palestinienne.
Selon les Israéliens, la différence entre les frontières fixées par le Liban et celles israéliennes avec la côte chypriote est de 15 km, ce qui signifie que la superficie de la zone controversée dépasse les 3 km². Mais le plus important ce sont les estimations sur la présence de réserves gazières et pétrolières dans cette zone.
Réactions libanaises :
Face à ces développements, le ministre libanais de l’énergie et de l’eau Joubrane Bassil va adresser ce lundi une lettre au Président Michel Souleimane et aux autres ministres, demandant d’inclure le dossier des frontières maritimes à l’ordre du jour de la prochaine séance du gouvernement.
La carte officielle signée entre Chypre et "Israël" sur le partage de la zone économique exclusive. La ligne rouge inclinée montre à son extrémité élevée la partie confisquée de la zone économique libanaise |
Il a rappelé que le Liban avait délimité ses frontières maritimes à la base de la Convention onusienne pour la loi des mers, appelant Israël à signer cette convention, ou bien qu’ « il se taise au lieu de parler des lois internationales ».
Il a par ailleurs mis en garde contre toute agression israélienne sur les droits pétroliers du Liban, ajoutant que « si Israël veut nous agresser, le Hezbollah ne sera pas la seule partie concernée, mais tout le Liban, parce qu’aucun Libanais n’accepte de renoncer à des droits pétroliers ou maritimes ».
De son côté, le ministre libanais des Affaires étrangères Adnane Mansour a débattu de ce sujet avec l’ambassadeur chypriote au Liban, qui lui a livré un mémorandum officiel de son pays concernant la délimitation de la frontière maritime et « confirmant la volonté de coopérer avec le Liban pour résoudre tous les points litiges et garantir les droits du Liban ».
Mansour a appelé Chypre à corriger certains points de l’accord signé avec l’entité sioniste au sujet de la zone située entre le point A et le point 23 sur la carte ».
Position israélienne :
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait dit au début de la séance gouvernementale que la ligne frontalière proposée par le Liban diffère considérablement de la ligne israélienne et « s’oppose à l’accord entre Israël et Chypre en 2007 ».
Pour sa part, le ministre israélien des affaires étrangères Avigdor Libermann a affirmé que son « pays » ne renoncera à la moindre parcelle , ajoutant : « Nous avons de preuves très fortes basées sur le droit international ».
Pour le ministre des « risques » stratégiques Moshé Yaalon, l’Iran et le Hezbollah sont derrière le recours du Liban au Conseil de sécurité, afin d’attiser encore plus les tensions.
« Israël » a demandé de l’administration américaine de transmettre une mise en garde au Liban selon laquelle Israël ne permettra pas que le Liban fasse de provocations ou porte atteinte aux sites de gaz israéliens, et qu’Israël ripostera fermement à toute action libanaise. C’est ce qu’a souligné un responsable des Affaires étrangères sous le couvert de l’anonymat au quotidien Haaretz, qui a révélé qu’Israël a refusé des négociations indirectes via les Nations Unies au sujet des eaux économiques, et a exigé des pourparlers directs avec le Liban sur toutes les questions frontalières, non seulement maritimes.
Source: Assafir