Hadi à Ryad. Hausse des cours du pétrole.
Des avions de la coalition menée par l'Arabie saoudite ont violé jeudi soir la souveraineté du Yémen en lançant de nouvelles frappes contre la capitale Sanaa.
De fortes explosions ont secoué en soirée la capitale Sanaa. Les tirs de la défense anti-aérienne sont entrés en action en réponse à des raids visant une base de l’armée à l'entrée ouest de Sanaa.
Dans la province de Saada, un raid a visé un marché public dans la région de Qataf. Des sources yéménites citées par notre télévision AlManar ont fait état de plusieurs martyrs et blessés.
Le bilan provisoire de cette agression saoudo-US, qui a débuté mercredi soir, s’élève à près de 40 martyrs, dont une majorité d’enfants et de femmes.
Le Yémen sera votre tombeau
Jeudi, des dizaines de milliers de yéménites ont investi les rues de Sanaa pour protester contre l’agression saoudo-américaine visant leur pays, menaçant d’y riposter avec force.
S’adressant à la foule des protestataires, Khaled Madani, un membre des forces révolutionnaires, cité par la chaine iranienne arabophone AlAlam, a affirmé que la population arabe et islamique refuse les pratiques saoudiennes d’être vendue. Et d’ajouter : « si l’Arabie a payé les mercenaires pour agresser le sol du Yémen, notre pays sera sans doute leur tombeau ».
"Pas de projet d'offensive terrestre dans l'immédiat"
Pour le porte-parole des forces saoudiennes, Ahmad Osseyri, cité par l'AFP, les premiers raids de cette agression baptisé "Tempête décisive" ont été couronnés de "succès" et se prolongeront jusqu'à ce que les "objectifs" soient atteints.
Et d’ajouter : "il n'y a pas de projet d'offensive terrestre dans l'immédiat".
Selon lui, "les raids visent à empêcher l’arrivée des approvisionnements aux Houthis", a pour sa part rapporté la chaine panarabe AlMayadeen.
Rappelons que les Houthis (également appelés Ansarullah) font partie des forces révolutionnaires yéménites qui se sont élevés contre toute ingérence étrangère dans leur pays et contre la corruption représentée par les président sortant et ses collaborateurs.
Hadi à Ryad
La plupart des pays arabes ont serré les rangs derrière l'Arabie saoudite et réaffirmé leur soutien au président yéménite démissionnaire Abd Rabbo Mansour Hadi, qui jouit du soutien de l’Arabie saoudite.
Ce dernier est arrivé jeudi à Ryad, selon l'agence officielle SPA, en route pour participer au sommet annuel arabe qui s'ouvrira samedi en Egypte.
L'Arabie saoudite a mobilisé 150.000 militaires et 100 avions de combat, tandis que les Emirats arabes unis ont engagé 30 avions de combat, Koweït 15 appareils et le Qatar 10, a indiqué Al-Arabiya, chaîne de télévision à capitaux saoudiens. Bahreïn a annoncé participer avec 12 avions.
L'offensive mobilise également l'Egypte --avec son aviation et sa marine--, la Jordanie, le Soudan, le Pakistan et le Maroc, selon Ryad.
Hausse des cours du pétrole
A Londres et New York, l'intervention militaire au Yémen a entraîné une hausse des cours du pétrole.
Les marchés ont réagi avec inquiétude à l'entrée en guerre du principal exportateur mondial de pétrole, l'Arabie saoudite, et aux répercussions possibles du conflit sur le contrôle du détroit de Bab al-Mandeb, qui voit passer près de trois millions de barils par jour de brut.
Il convient de rappeler que l'agression militaire contre le Yémen a été déclenchée après les succès enregistrés sur le terrain par l’armée Yéménite et les forces révolutionnaires d’Ansarullah (Houthis) face aux forces pro-Hadi et aux takfiristes d'AlQaida et de Daesh.