L’opposition pro occidentale en exil refuse de s’y rendre.

Les deux principales formations de l'opposition syrienne de l'intérieur ont annoncé vendredi à l'AFP qu'elles participeront pour la première fois à une réunion entre régime et opposants, début avril à Moscou.
   
Le célèbre opposant Louay Hussein, chef du Mouvement pour la reconstruction de l'Etat syrien, a annoncé qu'il prendra part à ces discussions avec deux dirigeants de sa formation, Mona Ghanem et Anas Joudé.
   
Une autre figure de l'opposition de l'intérieur, Hassan Abdel Azim, chef du Comité de coordination nationale pour les forces du changement démocratique (CCND), se rendra également en Russie avec deux autres dirigeants.
   
C'est la première fois que ces deux formations participent en tant que groupes à ces discussions avec le pouvoir. Certains de leurs représentants avaient participé à titre individuel à une première session fin janvier.
   
La Russie, principal allié du régime de Bachar al-Assad, a invité des représentants de Damas et une partie de l'opposition syrienne à des pourparlers à Moscou du 6 au 9 avril.

L'opposition en exil (pro occidentale) a décliné l'invitation de Moscou, considérant que la Russie cherche à sauver le régime.

"Les Russes sont plus sérieux que lors de la première session", a affirmé à l'AFP M. Hussein, libéré de prison le 25 février après plus de trois mois de détention mais toujours inculpé pour avoir "affaibli le moral de la nation" et "propagé des informations mensongères".
   
"En janvier, les invités faisaient partie de forces pro-régime plutôt que d'opposition alors que cette fois, ils ont convié les forces qui sont en divergence claire avec le régime", a déclaré M. Hussein.
"Cette session est une rencontre préparatoire afin d'aboutir à des négociations sérieuses avec le régime pour résoudre la crise", a indiqué cet opposant de 55 ans, toujours sous le coup d'une interdiction de sortie du territoire.
 "J'espère que le régime lèvera cette interdiction pour que je puisse me rendre à Moscou", a indiqué M. Hussein. Le verdict de son procès est attendu le 29 avril.
   
Pour Mounzer Khaddam, porte-parole du CCND, "l'ordre du jour sera basé sur les questions humanitaires et si le régime répond favorablement, nous pourrons alors discuter de la possibilité de ressusciter Genève".
   
Les pourparlers dits de Genève 2 entre opposition et régime avaient échoué début 2014.