Le chef du groupe terroriste avait menacé de perturber les élections, mais il n’a pour l’instant, pas réussi à empêcher le déroulement du vote.

L'armée nigériane a lancé dimanche des frappes aériennes et une opération terrestre contre des membres du groupe terroriste Boko Haram aux abords de la ville de Bauchi, dans le nord-est, selon
une source militaire et des habitants.

Les miliciens radicaux, qui s'apprêtaient à attaquer Bauchi avant l'intervention de l'armée, selon des témoins, ont mené aussi des raids dans plusieurs localités depuis samedi, selon la police et d'autres témoins, et au moins un homme a été exécuté. Le groupe a aussi attaqué des bureaux de vote et saccagé du matériel électoral, au moment où se tiennent dans le pays les élections présidentielles
et législatives.

Le gouvernement de l'Etat de Bauchi a imposé dimanche soir un couvre-feu, 24 heures sur 24, dans la ville de Bauchi et dans deux autres districts de
l'Etat, pour une durée illimitée, en conséquence des récentes attaques de Boko Haram et de la riposte de l'armée en cours, a précisé à l'AFP Danlami
Baban-Takko, un porte-parole du gouverneur.


"Les habitants de ces trois localités doivent donc rester chez eux jusqu'à nouvel ordre", a-t-il ajouté.
 Mohammed Abdullahi Abubakar, candidat du Congrès progressiste (APC, opposition) au poste de gouverneur, a dénoncé l'instauration de ce couvre-feu,
imposé par l'actuel gouverneur de Bauchi, membre du Parti démocratique populaire (PDP) du président Goodluck Jonathan, comme "une tentative du PDP de
truquer les élections" en cours, dont le dépouillement a commencé.
   
Des soldats ont engagé dimanche matin des combats au sol contre les terroristes, qui se trouvaient à bord de 20 pick-up dans le village de Dungulbe,
à sept kilomètres de Bauchi.

Deux avions de chasse "pilonnent les positions ennemies" pendant les combats au sol, a déclaré une source militaire de la ville sous couvert d'anonymat.

Boko Haram est arrivé à Dungulbe vers 10H00 du matin (09H00 GMT) et il a installé un camp pour se préparer à envahir la ville de Bauchi, selon
Mudassir Hambali, un habitant du village qui a pris la fuite à ce moment-là.

"Ils sont arrivés à bord de 20 véhicules et ils transportaient des armes lourdes", a poursuivi  Hambali.

"Quand j'ai réalisé ce qui se passait, j'ai fui en bus avec ma famille. J'ai vu un important convoi de soldats qui se dirigeaient vers le village sur la route de Bauchi", a-t-il ajouté.

"J'ai vu deux avions militaires lancer des bombes et il y a eu des explosions énormes, qui ont terrifié le village, ce qui nous a obligés à partir pour la ville", a raconté Anas Uballe, un habitant du village d'Inkil, à deux kilomètres de Dungulbe.
   
Les hommes armés ont brûlé des bâtiments publics dans la région, dont un commissariat, les locaux de la commission électorale, et plusieurs postes de contrôle tenus par les forces de l'ordre.

Le chef du groupe terroriste, Abubakar Shekau, qui avait menacé de perturber les élections, n'a, pour l'instant, pas réussi à empêcher le déroulement du
vote.