La Turquie a décidé d’envoyer au Qatar, allié de Riyad, une mission de formation militaire pour l’offensive contre le Yémen.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé ce lundi maintenir "pour l'instant" sa visite prévue en Iran la semaine prochaine, malgré la tension suscitée entre les deux pays par ses propos sur l'intervention militaire arabe au Yémen.
"Pour l'instant, il n'y a pas de changement dans notre programme (...),
nous maintenons telle que prévue notre visite mais nous suivons de près (la
situation au) Yémen", a dit Erdogan à la presse avant une visite en Slovénie
et Roumanie.
La semaine dernière, le chef de l'Etat turc avait dénoncé sans détour la soi-disant
volonté de "domination" de l'Iran au Yémen en y soutenant l'intervention
militaire lancée par l'Arabie saoudite et ses alliés contre les rebelles
chiites soutenus par Téhéran.
"L'Iran déploie des efforts pour dominer la région (...) ses agissements dans la région dépassent les limites de la patience", avait-il déclaré.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammed Javad Zarif, lui avait alors répondu en accusant Ankara de semer l'instabilité au Moyen-Orient.
Lundi, Erdogan a laissé entendre que la Turquie pourrait adopter "certaines mesures" au sujet de ce conflit, sans préciser lesquelles. "Pour la Turquie, les développements au Yémen sont très, très importants", a-t-il insisté.
Erdogan a prévu de se rendre le 7 avril à Téhéran pour une visite axée
notamment sur la promotion des rapports commerciaux entre les deux Etats
voisins.
La Turquie ne participe pas militairement à l'offensive conduite par les
Saoudiens mais a décidé d'envoyer au Qatar, allié de Riyad, une mission de
formation militaire et a évoqué, par la voix de son ministre des Affaires
étrangères, Mevlüt Cavusoglu, un partage de renseignements avec la coalition
arabe.