Les Houthis et l’armée prennent l’aéroport d’Aden..
De jour comme de nuit, pas de répit pour les avions de la coalition arabe menée par l’Arabie saoudite qui en sont à leur 5ème jour de leur offensive contre le Yémen.
Ce lundi, ils ont commis un massacre contre un camp pour le déplacés au nord-ouest de Sanaa, tuant et blessant plus de 300 civils.
Situé à Hard dans la région al-Hajjah, non loin de la frontière saoudienne, le camp al-Mazrek abritait des civils yéménites qui avaient fui durant des crises précédentes leurs régions la province de Saada, bastion des Houthis, ainsi que des régions Omrane et Tahamah.
Selon un bilan provisoire fourni par le ministère yéménite de la défense, le nombre des martyrs s’élève à 40, dont de nombreuses femmes et enfants et plus de 250 blessés.
Selon le correspondant d’al-Manar au Yémen, la scène est particulièrement poignante, et les lambeaux des victimes jonchent le sol.
Il a assuré que le camp qui a fait l’objet de 4 raids successifs se trouve dans une région isolée, à l’écart de sites militaires ou des repaires des combattants houthis.
Ce qui décrédibilisent les allégations saoudiennes selon lesquelles seuls les sites militaires sont visés.
La télévision yéménite proche des Houthis al-Massira a dans la soirée diffusé les photographies des victimes.
Le batiment sanitaire de l'Unicef a aussi été visé par le raid.
Un responsable yéménite a assuré pour cette chaine que les armes utilisées sont suspectes, car elles ont brulé les victimes et calciné leurs cadavres.
L'Organisation de l'immigration Mondial (OIM) a confirmé l'attaque saoudienne, indiquant que le nombre des tués est de 45.
A Saada, la centrale éléctrique et la société de gaz ont été bombardées, ajoute notre correspondant.
Selon le site d’information yéménite Akhbar al-Yaman, la ville de Saada a fait aussi l’objet d’un pilonnage qui a blessé 9 personnes.
Dimanche, rapporte une autre agence yéménite, Khabar, 130 prisonniers ont pris la fuite après que le siège de la prison centrale de la ville a fait l’objet de raids de l’aviation saoudienne.
Avion abattu
Le site a rendu compte d’un avion qui a été abattu dimanche (29-3) dans la région Bani Hareth al-Ziyadi dans la province de Sanaa. Cette information a été confirmée par le ministère yéménite de l’intérieur. D'après des informations des
réseaux sociaux, le pilote a atterri dans la région al-Jaraf au nord de la capitale et a été capturé par les comités populaires. .
C’est le deuxième avion qui subit ce sort : le premier ayant été abattu dans la région Bani Ziad au nord de Sanaa, le 27 mars dernier, par les batteries antiaériennes. (Voir photos à droite)
L'aéroport d'Aden sécurisé
En parallèle à l'offensive saoudienne, les troupes de l'armée soutenues par les Comités populaires partisans des Houthis continuent leur avancée.
Selon notre correspondant, et plusieurs sites d'informations yéménites, ils sont parvenus à entrer et à sécuriser l'aéroport de la ville d'Aden, la capitale économique du pays.
Selon l’AFP, citant un responsable local et un officier loyal au président sortant Abd Rabbo Mansour Hadi , sept rebelles pro-Saleh ont péri en tentant d'attaquer l'aéroport international d'Aden.
L’agence assure que plus d'une centaine de rebelles et de défenseurs d'Aden ont été tués depuis jeudi, notamment dans des combats pour le contrôle de l'aéroport international de la ville, a été pris vendredi par les rebelles avant de repasser aux mains des fidèles du président Hadi.
Il est également question selon des sites yéménites pro saoudiens, dont al-Machhad al-Yamani, que les combattants houthis et les hommes de l'ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh sont entrés dans la ville de Daleh, au sud du pays.
Raids nocturnes
Entretemps, les agences ont rapporté les informations liées aux bombardements des sites militaires ou des "objectifs rebelles" à Sanaa, selon les termes de l'AFP.
Il s'agit de la cinquième nuit consécutive de raids meurtriers de la coalition menée par l'Arabie saoudite contre des rebelles houthis d’Ansarullah, mouvement révolutionnaire soutenu par l'Iran, par une partie de l’Armée et disposant d’une importante popularité au sein de la population yéménite.
Durant les dernières semaines qui ont précédé l’offensive saoudienne, ces forces rebelles ont pris le contrôle de la capitale et de larges portions du territoire yéménite.
Selon l’AFP, citant des habitants de Sanaa, des positions tenues par les rebelles et des soldats pro-Saleh à Jebel al-Hahdeine, surplombant le palais présidentiel, ont été touchées dans la nuit.
A l'entrée sud de Sanaa, un camp de la Garde républicaine, restée fidèle à M. Saleh, a également été visé, selon des témoins.
Mais selon l’agence Reuters, « les attaques se sont concentrées sur la région située autour du quartier diplomatique de la capitale ».
Aux environs de Marib, à 140 km à l'est de Sanaa, des radars et des batteries de missiles sol-air ont été aussi pris pour cible, ont indiqué des sources de l'administration locale pour l’AFP.
Toujours selon l’AFP, dans l'ouest du Yémen, un camp d'unités de la défense anti-aérienne a été visé dans la ville de Hodeida, ainsi que plusieurs positions militaires à Mokha, localité portuaire située plus à sud, selon des habitants.
Le ministère de la santé yéménite a fait état de 35 tués et de 88 blessés durant les raids, ce week-end, rapporte Reuters.
Ce Lundi, il est question de bombardements des positions dans le nord de la capitale Sanaa en milieu de journée, a rapporté un correspondant de l'AFP.
Dans l'après-midi a rapporté la chaine de télévision panarabe al-Mayadeen , les raids au nord de Sanaa sont les plus violents depuis le début de l'offensive saoudienne.
Une coalition d'une dizaine de pays arabes a été formée à la demande du président yéménite sortant et démissionnaire Abd Rabbo Mansour Hadi, mis en grande difficulté la semaine dernière dans le sud par les combattants d’Ansarullah, des militaires réguliers, ainsi que par des Comités populaires formés de volontaires, sans oublier des soldats de la Garde républicaine fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh.
Les Houthis, des chiites
Alors que l'objectif affiché de la coalition arabe, avalisé dimanche par le sommet arabe de Charm el-Cheikh (Egypte), est de « contraindre les rebelles à déposer les armes et à se retirer des villes et territoires conquis », les responsables saoudiens insistent pour donner à leur offensive une dimension communautaire. En mettant l’accent sur le fait que les Houthis sont chiites.
"Les opérations contre les miliciens chiites vont s'accentuer au cours des prochains jours", a dit dimanche à Ryad, le porte-parole saoudien de la coalition, le général Ahmed Assiri , selon lequel "ils n'auront plus aucun lieu sûr".
Certaines agences internationales aussi mettent l’accent sur l’appartenance communautaire des Houthis, ou sur le soutien dont ils disposent de l’Iran, sans jamais indiquer leurs réelles revendications.
Elles visent surtout l'éradication de la corruption dans ce pays qui maintient la population dans une pauvreté endémique.
En 2012, plus de 54% de la population vivait sous le seuil de pauvreté. Sachant que ce pays dispose de gisements d’hydrocarbures importants qui n’ont jamais été exploités.
Les Houthis accusent l’Arabie saoudite de vouloir maintenir leur pays dans la pauvreté pour les assujettir.