29-03-2024 05:33 PM Jerusalem Timing

Les multinationales de la sécurité craignent pour leur avenir

Les multinationales de la sécurité craignent pour leur avenir

L’industrie de la sécurité est le premier employeur privé de main d’oeuvre non qualifiée en Afrique du Sud.

Les industriels de la sécurité ont appelé lundi le président Jacob Zuma à renoncer à promulguer une loi obligeant les multinationales du secteur à céder le contrôle de leurs filiales sud-africaines à des actionnaires locaux.

Ces sociétés comme ADT, Securitas, G4S ou Chubb fournissent essentiellement du personnel de gardiennage, convoyeurs de fonds et vigiles.

Le gouvernement justifie cette loi par des menaces pour la sécurité nationale.

Mais il est soupçonné d'agir au bénéfice d'intérêts privés désireux de mettre la main sur ce secteur lucratif ou de vouloir pratiquer des expropriations contraire à la Constitution.

Pour les responsables du secteur et les milieux d'affaires, ces
développements seraient de mauvais augure pour l'ensemble de l'économie, à l'image de la politique "d'indigénisation" menée par le régime du président Robert Mugabe au Zimbabwe.

"Je voudrais vraiment supplier notre président, cette loi fera un tort irréparable à toute notre économie (...) Elle ruine notre réputation", a déclaré lors d'un point presse Herman Mashaba, un investisseur sud-africain noir du secteur.

"Il est complètement déloyal d'exiger de nos partenaires qu'ils cèdent leurs parts", a-t-il ajouté. "Si le président ignore toutes nos supplications et signe vraiment ce texte, nous n'aurons pas d'autres choix que d'aller devant les tribunaux".

   Avec près d'un demi-million de salariés, l'industrie de la sécurité est le premier employeur privé de main d'oeuvre non qualifiée en Afrique du Sud. La loi, votée par les deux chambres du Parlement sud-africain, n'attend plus que
la signature de Zuma.

"Nous ne sommes pas impliqués dans un travail de police, ni de renseignements. Sur les 480.000 salariés du secteur, moins de 45.000 sont employés par des entreprises sous contrôle de capitaux étrangers et ils doivent être Sud-Africains ou résidents sud-africains", a souligné Costa Diavastos de la fédération professionnelle de la sécurité (SIA).

"Conclure à une menace du simple fait d'avoir des actionnaires étrangers est tout simplement absurde", a-t-il dit.

L'inquiétude déjà très vive du secteur s'est accrue ces dernières semaines après que le ministre de la Police Nkosinathi Nhleko eut annoncé que l'Afrique du Sud était prête à dénoncer ces engagements auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour faire appliquer la loi. Le ministère du Commerce ne s'est pas exprimé à ce stade.

Selon l'avocat Peter Leon du cabinet Webber Wentzel, "aucune compensation n'est mentionnée dans la loi" en contrepartie de la vente forcée du pourcentage de capital dépassant le seuil prévu des 49% et cette disposition est contraire à la Constitution sud-africaine de 1996 qui protège la propriété privée.