Le vrai danger menaçant le marché mondial du pétrole reste dans le détroit de Bab El-Mandeb, d’où traversent 3,8 millions de barils de brut, par jour.

«Les frappes aériennes de l’Arabie saoudite contre le Yémen mettent en danger l’infrastructure pétrolière des Saoudiens eux-mêmes», a révélé le quotidien britannique "Telegraph".

L’Arabie saoudite prend mène depuis une semaine des frappes aériennes contre le Yémen, afin de faire revenir au pouvoir Abed Rabbo Mansour Hadi, son partisan en fuite.

Faisant allusion à cet événement "Telegraph" a écrit que les attaques saoudiennes contre le Yémen aboutiraient à la stabilisation de la position d’Al-Qaïda au Yémen, voire au déclenchement d’un conflit interne en Arabie saoudite.

«En s’ingérant, au Yémen, Riyad s’est lancé dans un pari très dangereux qui pourrait avoir des résultats inverses contre l’Arabie. A titre d’exemple, cette agression militaire pourrait mettre en danger la structure pétrolière de l’Arabie et la sécurité des réserves énergétiques du monde», indique le "Telegraph".

Toujours, dans ce contexte, le journal britannique "Independent" indique: «selon les analystes militaires, la coalition saoudienne aurait peu de chance de repousser les Houthis, au Yémen, et plus cette crise se prolonge, plus l’Arabie est menacée, car il se peut que le peuple saoudien commence à éprouver une haine envers cette agression militaire».

A ce propos, Ali Al-Ahmed, directeur de l’Institut des Affaires du golfe Persique à Washington dit : «La situation intérieure de l’Arabie saoudite sera fortement déstabilisée, si Riyad continue d’attaquer le Yémen et de massacrer les civils. Un grand nombre de jeunes saoudiens désapprouvent cette agression. Selon plusieurs rapports, 6.000 personnes ont été recrutées, par Al-Qaïda, et 3.000 autres, par Daesh. Par ailleurs, le réseau Al-Qaïda, la pire branche takfirie et une forteresse puissante pour les Takfiris saoudiens s’était déjà emparé de plusieurs régions du centre du Yémen. Les Qaïdïstes présents dans la péninsule sont en mesure de perpétrer des attentats terroristes contre les positions des Saoudiens. Tous les conseillers militaires américains ont déjà quitté le Yémen, et une grande quantité d’équipements anti-terroristes de ce pays ont été détruits».

Independant ajoute : «Il se peut que le Yémen se transforme en un bourbier pour l’Arabie saoudite, tout comme ce qui s’est passé, au Vietnam, pour les Etats-Unis. Un tel événement pourrait toucher, fortement, la structure politique de l’Arabie saoudite. Al-Aqvar, géant champ pétrolier de l’Arabie saoudite, situé dans l’Est du pays, où vit la minorité musulmane chiite, sera exposé à un grand danger. Bien que 30.000 forces de la Garde sécuritaire saoudienne ont la mission de protéger le champ Al-Aqvar, il existe pourtant un risque d’infiltration voire parmi les personnes proches de la famille royale».

«Les Chiites de l’Arabie saoudite, constituant presque 20% de la population, sont traités comme citoyens de seconde classe, et ils sont privés des postes primordiaux», continue "Independent".

Pour Michael Witner, ancien analyste de la CIA, le vrai danger menaçant le marché mondial du pétrole reste dans le détroit de Bab El-Mandeb (situé entre la mer Rouge et le Golfe d'Aden qui séparent l'Afrique de la Péninsule arabique), d’où traversent 3,8 millions de barils de brut par jour.

Avec Irib