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L’Arabie: Etat belliqueux avec tous.. mais sage avec Israël

L’Arabie: Etat belliqueux avec tous.. mais sage avec Israël

Histoire de guerres saoudiennes, directes ou indirectes. Le Yémen a toujours été le souffre-douleur des Saoudiens.

Le royaume saoudien est un Etat belliqueux par nature. Serait-ce en raison de l’essence agressive du wahhabisme, sa religion d’Etat, laquelle qui ne se contente pas de répudier les Musulmans qui diffèrent de sa lecture rigoriste, mais légitime leur élimination. Une école qui ne voit d’ennemis que dans la scène interne, mais jamais en dehors.  

Lors de la fondation de ce royaume, dans ses trois phases qui se sont alternées depuis la fin du 18ème siècle et jusqu’au début du XXème siècle, il a livré une guerre sans merci, par le moyen de sa milice des Ikhwane (les fratris) , aux tribus du Hijaz pour qu’elles acceptent de se soumettre à la dynastie des Saoud et  qu’elles se convertissent en même temps au wahhabisme. A cette époque, la plupart d’entre elles étaient plutôt attirés par les écoles soufies.

Des massacres ont été commis contre les tribus les plus récalcitrantes. Ce qui était suffisant  pour dissuader les plus faibles. Mêmes les Hachémites ont été écrasés.  

Sa milice frappante des Ikhwanes a elle aussi été décimée, dès lors elle a refusé d’obtempérer, et insistait de vouloir poursuivre la lutte vers l’Irak.  

 

Contexte régional: de guerre en guerre, avec les Américains

Il n’y a pas lieu de plaisanter avec l’Arabie : chaque fois qu’un Etat la gêne, elle ne se ménage pas de lui faire la guerre. Sa notion du danger est bien égocentrique : à l’encontre de tous ses voisins arabes et musulmans, elle ne peut supporter aucune rivalité régionale.

Durant ces 35 dernières années, elle est impliquée directement ou indirectement dans d’innombrables conflits dans la région.

La guerre de 8 années (1980-88) contre la république islamique d’Iran par l’ex-dictateur irakien Saddam Hussein a été lancée à son instigation et s’est poursuivie grâce à l’aide de 200 milliards de dollars qu’elle a fournie, elle et les autres monarchies du Golfe. Ce fut sa guerre et celle des Américains aussi, par procuration.

Presque en même temps, l’Arabie était fortement impliquée dans la lutte contre l’Union soviétique qui avait envahi l’Afghanistan, également aux côtés des Américains, pour combattre le communisme.  

Plus tard, lorsque Saddam a décidé d’envahir le Koweït, elle a fait partie de la coalition de 34 pays dirigée par Georges Bush (le père) pour écraser son armée. L’attaque terrestre de cette guerre baptisée « Tempête du Désert » a été lancée depuis son sol. Sa part financière dans cette guerre s’élève à près de 60 milliards de dollars (source Wikipedia).

Lors de l’invasion de l’Irak en 2003, elle est restée à l’écart, mais c’est sa jumelle le Koweït qui a servi de base arrière pour le américains pour lancer leur infanterie stationnée dans ce pays.

 

Monarchies du Golfe: distribution des rôles et de guerres

Les participations saoudiennes aux conflits ne sont pas toujours directes. Parfois elles se font via un autre membre du Conseil de collaboration du Golfe.

Comme s’il s’agissait de se distribuer les rôles et les conflits. Mais son influence sur ces états est incontestable. Aucun d’entre eux ne saurait en déroger. On a vu ce qu’elle a fait pour ramener le Qatar à l’ordre en 2013.

Ainsi, lors de la guerre menée contre la Libye en 2013, c’est le Qatar et les Emirats qui sont intervenus aux côtés de la coalition occidentale pour renverser son président Mouammar Kadhafi, qu’elle tenait en aversion.

 

En Irak et en Syrie: les milices wahhabites en action

Parfois sa guerre se fait via des parties imprégnées par l’idéologie wahhabite, comme c’est le cas en Irak et en Syrie.

Dans le premier, al-Qaïda et sa filleule Daesh en font partie. Ils ont tout fait pour torpiller la création d’un Etat pluriethnique dans lequel  cohabitent ensemble ses différentes ethnies et communautés.  

Au pays du Levant, sa participation dans le conflit qui a fait plus de 200 mille tués pour renverser le président syrien Bachar al-Assad s’est faite via un grand nombre de miliciens jihadistes takfiristes soit de nationalité saoudienne,  soit des syriens convertis au wahhabisme.
Mêmes les religieux qui gèrent les tribunaux religieux dans les régions conquises par l’opposition ont effectué leurs études en théologie dans les écoles wahhabites saoudiennes ou koweitiennes.  

Le Yémen : le souffre-douleur

Mais dans son histoire moderne, c’est son voisin le Yémen qui a toujours été le souffre-douleur de sa démonstration de force. Et c’est seulement dans ce pays qu’elle est intervenue en personne.

Dans ce pays déchiré par des guerres interminables, le rôle de Ryad pour les perdurer est insoupçonnable. Jamais elle ne prône une solution négociée qui puisse réunir les différents protagonistes autour de dénominateurs communs. Elle prend toujours partie pour l’une contre l’autre, attisant davantage les différences. Et lorsque l’une de ces composantes a le dessus, l’Arabie s’arrange pour arrêter les hostilités, sans accord qui vaille.

Entre autre, elle a soutenu les royalistes contre les partisans d’une constitution (années 40), puis a continué à le faire contre les républicains appuyés par le raïs égyptien Jamal Abdel Nasser qui a envoyé ses soldats sur place (années 60).  Il lui est même arrivé de soutenir les séparatistes marxistes pour la simple raison de vouloir punir Ali Abdallah Saleh pour avoir soutenu l’Irak de Saddam Hussein pendant l’invasion du Koweït (années 90).

Dans les six guerres de Saada, impliquant le mouvement des Ansarullah, Ryad a toujours été farouchement hostiles à ces houthis, encourageant le gouvernement à les combattre. Sans jamais jouer le rôle de médiateurs pour trouver une solution.

 

Au Bahrein: avaler les faibles

Comme c’est le cas aujourd’hui avec la crise au Bahreïn, où elle a envoyé ses troupes pour soutenir la dynastie des Khalifa au pouvoir depuis deux siècles, et réprimer un mouvement pacifique de protestation, qui ne fait que revendiquer des réformes politiques.

Dans toutes les aventures de guerre saoudiennes, un cordon ombilical se manifeste : l’Arabie ne supporte aucune concurrence régionale, et s’attelle pour détruire un pays qui sort de son hégémonie.
Sa stratégie est claire, celle de la jungle : avaler les plus faibles pour adhérer aux plus puissants.

 

Au Liban: à l'arrière plan d'Israël  
     
Au Liban, son rôle durant la guerre civile entre 1975 et 1992 puis dans sa vie politique que sa véritable politique a été des plus vicieux.

Durant la première partie de la guerre, entre 1976 et 1982, elle a fait partie d’une force de dissuasion arabe qui est intervenue pour sauver les phalangistes, qui étaient alors en très mauvaises posture contre les partis libanais nationalistes et l’OLP (installée au Liban). A cette époque, les phalangistes entretenaient des liens étroits avec l’ennemi sioniste.

Après l’invasion israélienne du Liban, elle a tenté de mettre en place son projet politico-économique , comme si de rien n’était, et que le pays n’était pas sous occupation.

A cette époque, des attentats terroristes perpétrés dans la banlieue sud ont été imputés à des services de renseignements saoudiens et israéliens, de concert. A l’instar de la tentative d’assassinat contre l’éminent religieux sayed Mohammad Hussein Fadlallah en particulier. Elle voulait de la sorte venger l’opération menée contre les Marines au Liban, venus prêter main forte à l’envahisseur israélien et instaurer une nouvelle équation pro israélienne dans le pays des Cèdres.

Son rôle dans l'accord de Taëf qui a mis fin à la guerre civile libanaise reste à penser.

Aujourd'hui encore, ses alliés les plus proches au Liban, en plus du courant du Futur, sont les anciens alliés d'Israël.


Face à Israël: la sagesse d'abord

En effet ce bellicisme saoudien n’a pas lieu d’être dès lors qu’il s’agit d’Israël. Face à l’entité sioniste, Ryad met toujours en garde contre tout aventurisme et prône ce qu’elle considère être de la sagesse.

Les Libanais n’oublieront jamais sa position hostile à la résistance lors de l’offensive israélienne contre le Liban en 2006. Ils s’étonnent aussi que jamais l’administration royale n’ait jamais pu reconnaitre qu’ils sont parvenus à libérer leur terre de l’occupation israélienne en l’an 2000. Comme si ceci la lésait.

Aujourd'hui, son ennemi numéro un est l’Iran, le même que celui d’Israël.

Sans jamais lui afficher un soutien verbal , tout ce que fait l'Arabie, sert en fin de compte les intérêts d'Israël.

Ce n'est pas un hasard.