En cas d’annonce d’accord, Israel et l’Arabie ont convenu un plan B...
Les négociations sur le programme nucléaire iranien doivent se conclure ce Jeudi par l’annonce d’une forme d’entente politique entre l’Iran et les 5+1.
Si les pourparlers entre les six médiateurs internationaux (Russie, USA, Chine, Royaume-Uni, Franche, Allemagne) et Téhéran se soldaient par la signature d'un document global, on pourrait considérer que l'un des problèmes mondiaux les plus complexes, sur lequel planchent depuis des années les diplomates de nombreux pays, serait réglé.
Prochaine annonce d'une déclaration commune: principaux points
Selon le correspondant d’alMayadeen à Lausanne, on s’attend à une déclaration commune qui comprendrait les points sur lesquels les parties se sont mises d’accord durant ces derniers mois.
Or, la presse doit se contenter uniquement de fuites d'informations sur les termes approximatifs de l'accord, "la dernière étape des négociations est très secrète et je pense que c'est normal: il y a trop d'opposants à cet accord aux USA, et dans d'autres pays", explique Vladimir Sajine, expert de l'Institut d'études orientales affilié à l'Académie des sciences de Russie.
Selon lui, les deux pierres d'achoppement de ces négociations sont le contrôle international du programme nucléaire iranien et le calendrier de levée des sanctions. Alors que sur d'autres questions secondaires (le nombre de centrifugeuses, l'uranium faiblement enrichi, etc.), selon l'expert, une entente a été trouvée assez rapidement.
La BBC, se référant à ses sources, affirme que les USA veulent que l'accord inclue un mécanisme permettant de rétablir les sanctions si l'Iran ne tenait pas ses engagements. Cela pourrait rassurer l’entité sioniste, qui prend avec très grande méfiance toute concession au profit de Téhéran relative à son programme nucléaire. Il est particulièrement important pour Barack Obama de faire preuve de tact envers son principal allié au Moyen-Orient: après tout, le congrès le critique sans merci pour son manque d'attention envers la sécurité d' « Israël ».
Cet accord préliminaire pourrait comprendre une forme d’entente sur le dossier des sanctions, notamment la levée des sanctions économiques et financières, notamment celle qui concernent le pétrole, le transfert d’argent et les personnes, et qui sont des sanctions séparées de celles liées à la technologie nucléaire, point de litige essentiel dans le dossier nucléaire car elles empêchent la République islamique d’Iran de traiter avec n’importe quel pays dans le monde dans le domaine de l’énergie nucléaire . Ce dont l’Iran estime être son droit naturel car son programme nucléaire est pacifique.
Selon des sources iraniennes citées par le quotidien libanais asSafir, deux nœuds «semblent très difficiles à résoudre.»
Premièrement, la partie américaine insiste pour que l’accord nucléaire soit enregistré dans le cadre de l'ONU en vertu du chapitre VII. Pour Téhéran, cela signifie une reconnaissance internationale que son programme nucléaire était une menace pour la paix et la sécurité internationales, pis encore cela octroie aux États-Unis et à l'Occident une forme de légitimité générale de recourir à la force militaire en cas de problèmes dans l’exécution de l'accord.
Deuxièmement, les mêmes sources ajoutent qu'il y a une volonté de la part des États-Unis de définir l'accord dans le cadre du « probable military dimension (PMD) » soit la probabilité d’une dimension militaire au programme nucléaire iranien. Principe qui, selon l'interprétation iranienne, offre à l’Occident le droit de surveiller n’importe quel programme de défense iranien, tels que les missiles balistiques pouvant transporter des ogives nucléaires.
Bref, tout le monde convient que la situation sera plus complexe et plus difficile, sachant que la pression à l’intérieur des Etats-Unis de la part des opposants à cet accord est importante car ils ont recours à un discours extrême contre l’Iran pour alimenter leurs campagnes électorales.
En cas d'accord, le plan B de l'entité sioniste .. en coopération avec l'Arabie..
D’autre part, beaucoup de pays arabes appréhendent cet accord qui reconnait à l’Iran le statut de puissance régionale mais surtout l’entité sioniste qui s’est efforcée et tente toujours par différentes méthodes de saboter cet accord au point de menacer de recourir à la force militaire pour empêcher ce qu’elle l’appelle la menace nucléaire iranienne.
Dans ce contexte, l'Arabie saoudite a averti hier que l'Iran ne serait pas en mesure d'obtenir les avantages d'un accord nucléaire avec les grandes puissances, sans la coopération obligée avec ses voisins arabes du Golfe.
Ainsi, le ministre des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal, a profité de la réunion du Cabinet, pour adresser un message aux 5+1 dans lequel il leur demande «d’assurer d'abord une entente entre l'Iran et les pays arabes, plutôt que de contourner les intérêts des pays de la région et tenter de séduire l’Iran par des récompenses qui ne peuvent être récoltés sans la coopération des pays de la région. »
Le quotidien britannique The Independent rapporte que « l’Arabie compte élargir sa coopération avec Israël pour faire face ensemble à tout accord, sachant que cette coopération consistait à empêcher l'expansion de l'influence iranienne au Liban, en Syrie, en Irak et plus récemment au Yémen ».
Le journal cite un diplomate occidental résidant à Bruxelles qui affirme que « les autorités saoudiennes ont décidé de coordonner entièrement avec Israël dans toutes les questions liées à l'Iran ».
Le journal a souligné que « les responsables israéliens ont révélé dans le passé que l'Arabie saoudite compte ignorer l’utilisation de l’espace aérien saoudien par des avions de guerre israéliens en cas d’une frappe aérienne israélienne contre des cibles iraniennes ».
Toujours selon The Independent, « des responsables du renseignement israélien et saoudiens se sont réunis, il y a deux mois, pour échanger des renseignements sur l'Iran », ajoutant que «Riyad a exprimé sa volonté d'aider dans toute tâche contre l'Iran, notamment en permettant l'utilisation d'hélicoptères pour sauver n’importe quel avion qui tombe suite au bombardement israélien contre l'Iran, ou dans tout ravitaillement nécessaire en carburant pour tout avion en vol ».
Le journal conclut par les propos d’un responsable de la sécurité à Tel-Aviv, qui affirme : «l’urgence forme des alliances, et l’urgence incite une coopération entre Israël, l'Arabie saoudite, le Bahreïn, le Qatar, les Émirats arabes unis, la Jordanie et l'Egypte contre l'Iran».