26-11-2024 06:39 AM Jerusalem Timing

Lausanne: le monde retient son souffle sur un accord nucléaire..

Lausanne: le monde retient son souffle sur un accord  nucléaire..

En cas d’annonce d’accord, Israel et l’Arabie ont convenu un plan B...

Les négociations sur le programme nucléaire iranien doivent se conclure ce Jeudi par l’annonce d’une forme d’entente politique entre l’Iran et les 5+1.

Si les pourparlers entre les six médiateurs internationaux (Russie, USA, Chine, Royaume-Uni, Franche, Allemagne) et Téhéran se soldaient par la signature d'un document global, on pourrait considérer que l'un des problèmes mondiaux les plus complexes, sur lequel planchent depuis des années les diplomates de nombreux pays, serait réglé.

Prochaine annonce d'une déclaration commune: principaux points

 

Selon le correspondant d’alMayadeen à Lausanne,  on s’attend à une déclaration commune qui comprendrait les points sur lesquels les parties se sont mises d’accord durant ces derniers mois.

Or, la presse doit se contenter uniquement de fuites d'informations sur les termes approximatifs de l'accord, "la dernière étape des négociations est très secrète et je pense que c'est normal: il y a trop d'opposants à cet accord aux USA,  et dans d'autres pays", explique Vladimir Sajine, expert de l'Institut d'études orientales affilié à l'Académie des sciences de Russie.

Selon lui, les deux pierres d'achoppement de ces négociations sont le contrôle international du programme nucléaire iranien et le calendrier de levée des sanctions. Alors que sur d'autres questions secondaires (le nombre de centrifugeuses, l'uranium faiblement enrichi, etc.), selon l'expert, une entente a été trouvée assez rapidement.

La BBC, se référant à ses sources, affirme que les USA veulent que l'accord inclue un mécanisme permettant de rétablir les sanctions si l'Iran ne tenait pas ses engagements. Cela pourrait rassurer l’entité sioniste, qui prend avec très grande méfiance toute concession au profit de Téhéran relative à son programme nucléaire. Il est particulièrement important pour Barack Obama de faire preuve de tact envers son principal allié au Moyen-Orient: après tout, le congrès le critique sans merci pour son manque d'attention envers la sécurité d' « Israël ».

Cet accord préliminaire  pourrait comprendre  une forme d’entente sur le dossier des sanctions, notamment la levée des sanctions économiques et financières, notamment celle qui concernent le pétrole, le transfert d’argent et les personnes, et qui sont des sanctions séparées de celles liées à la technologie nucléaire, point de litige essentiel dans le dossier nucléaire car elles empêchent la République islamique d’Iran de traiter avec n’importe quel  pays dans le monde dans le domaine de l’énergie nucléaire . Ce dont l’Iran estime  être son droit naturel car son programme nucléaire est pacifique.

Selon des sources iraniennes citées par le quotidien libanais asSafir,  deux nœuds «semblent très difficiles à résoudre.»

Premièrement, la partie américaine insiste pour que l’accord nucléaire soit enregistré dans le cadre  de l'ONU en vertu du chapitre VII. Pour  Téhéran, cela signifie une reconnaissance internationale que son programme nucléaire était une menace pour la paix et la sécurité internationales, pis encore  cela octroie aux États-Unis et à l'Occident une forme de  légitimité générale de recourir à la force militaire en cas de problèmes dans l’exécution  de l'accord.

Deuxièmement, les mêmes sources ajoutent qu'il y a une volonté de la part des États-Unis de définir  l'accord dans le cadre du « probable military dimension  (PMD) » soit  la probabilité d’une dimension militaire au programme nucléaire  iranien. Principe qui, selon l'interprétation iranienne, offre à l’Occident  le droit de surveiller n’importe quel programme de défense iranien, tels que les missiles balistiques pouvant transporter des ogives nucléaires.

Bref, tout le monde convient que la situation sera plus complexe et plus difficile, sachant que  la pression à l’intérieur des Etats-Unis de la part des opposants à cet accord est importante car ils ont recours à un discours extrême contre l’Iran pour alimenter leurs campagnes électorales.
 

En cas d'accord, le plan B de l'entité sioniste .. en coopération avec l'Arabie..

 

D’autre part,  beaucoup de  pays arabes appréhendent cet accord qui reconnait à l’Iran le statut de puissance régionale mais surtout  l’entité sioniste qui s’est efforcée et tente toujours  par différentes méthodes de saboter cet accord au point de menacer de recourir à la force militaire pour empêcher ce qu’elle l’appelle la menace nucléaire iranienne.

Dans ce contexte, l'Arabie saoudite a averti hier que l'Iran ne serait pas en mesure d'obtenir les avantages d'un accord nucléaire avec les grandes puissances, sans la coopération obligée avec ses voisins arabes du Golfe.

Ainsi, le ministre des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal, a profité de la réunion du Cabinet, pour adresser un message aux 5+1 dans lequel il leur demande  «d’assurer d'abord une entente entre l'Iran et les pays arabes, plutôt que de contourner les intérêts des pays de la région et tenter de séduire l’Iran par  des  récompenses qui ne peuvent être récoltés sans la coopération des pays de la région. »

Le quotidien britannique The Independent rapporte que « l’Arabie compte élargir sa coopération avec  Israël  pour faire face ensemble à tout accord, sachant que cette coopération consistait à empêcher l'expansion de l'influence iranienne au Liban, en Syrie, en Irak et plus récemment au Yémen ».

Le journal cite un diplomate occidental résidant à Bruxelles qui affirme  que « les autorités saoudiennes ont décidé de coordonner entièrement avec Israël dans toutes les questions liées à l'Iran ».

Le journal a souligné que « les responsables israéliens ont révélé dans  le passé que l'Arabie saoudite compte ignorer l’utilisation de l’espace aérien saoudien  par des  avions de guerre israéliens en cas d’une frappe aérienne israélienne contre des cibles iraniennes ».


Toujours selon The Independent, «  des responsables  du renseignement israélien et saoudiens se sont réunis, il y a deux mois, pour échanger des renseignements sur l'Iran », ajoutant que «Riyad a exprimé sa  volonté d'aider dans toute tâche contre l'Iran, notamment en permettant l'utilisation d'hélicoptères pour sauver n’importe quel avion qui tombe suite au bombardement israélien contre l'Iran, ou dans tout ravitaillement nécessaire en carburant pour tout avion en vol ».

Le journal conclut par les propos d’un responsable de la sécurité à Tel-Aviv, qui affirme : «l’urgence forme des alliances, et l’urgence incite une coopération entre Israël, l'Arabie saoudite, le Bahreïn, le Qatar, les Émirats arabes unis, la Jordanie et l'Egypte contre l'Iran».