26-11-2024 04:38 AM Jerusalem Timing

Iran: l’accord d’étape menace la survie d’Israël (Netanyahu à Obama)

Iran: l’accord d’étape menace la survie d’Israël (Netanyahu à Obama)

Les républicains du Congrès inquiets après l’accord avec l’Iran.

L'accord d'étape sur le nucléaire iranien, s'il est appliqué, menace la survie d' « Israël », a déclaré au président américain Barack Obama le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, cité vendredi par son porte-parole.

"Un accord sur ces bases menacerait la survie d'Israël", a dit Netanyahu à Obama", estimant que l'accord d'étape "ne bloquerait pas la voie de l'Iran vers la bombe, mais l'ouvrirait", a ajouté le porte-parole, Mark Regev, sur son compte Twitter.

"L'accord augmenterait les risques de prolifération nucléaire et exposerait aux risques d'une guerre horrible", a encore dit Netanyahu.

Barack Obama avait appelé jeudi le Premier ministre israélien peu après l'annonce d'un accord sur le nucléaire iranien, réaffirmant l'engagement "sans faille" des Etats-Unis à défendre l’entité sioniste.

Selon la Maison Blanche, Obama a déclaré à Netanyahu que l'accord d'étape entre l'Iran et les grandes puissances représentait "un progrès significatif vers une solution durable et complète coupant toutes les voies d'accès de l'Iran à la bombe".

Une étape dans une direction "très dangereuse"

L'accord-cadre est une étape dans une direction "très dangereuse", a pour sa part déclaré vendredi le porte-parole du Premier ministre israélien.

"L'accord-cadre est un pas dans une direction très très dangereuse", a déclaré Mark Regev à quelques journalistes, estimant que le "seul objectif" de l'Iran était de se doter de la bombe atomique.

"Non seulement il (l'accord) laisse à l'Iran une infrastructure nucléaire étendue, mais il ne conduit pas à la fermeture d'une seule installation nucléaire iranienne, il autorise l'Iran à garder des milliers de centrifugeuses pour continuer à enrichir de l'uranium (...) et il permet à l'Iran de poursuivre la recherche et le développement afin de construire de nouvelles centrifugeuses plus performantes", a-t-il déploré.

De son côté, le Premier ministre israélien, farouche détracteur de l'accord négocié en Suisse, n'a pas hésité à défier la Maison Blanche en allant dire début mars devant le Congrès américain tout le mal qu'il pensait de ce processus. Cet épisode a contribué, selon lui, à l'une des pires crises dans les relations entre « Israël » et les Etats-Unis.

 

Les républicains du Congrès inquiets après l'accord avec l'Iran

Et puis, malgré les avertissements de Barack Obama, les républicains du Congrès ont exprimé jeudi leur scepticisme et annoncé qu'ils persisteraient à demander un droit de regard sur tout accord final sur le nucléaire iranien.

"Les paramètres d'un accord final représentent un écart inquiétant par rapport aux objectifs initiaux de la Maison Blanche", a déclaré le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, dans un communiqué, avant de se dire particulièrement inquiet à la perspective d'une levée à court terme des sanctions.

"Le Congrès doit avoir le droit d'examiner totalement les détails de tout accord, avant que les sanctions ne soient levées", a-t-il dit.

Une proposition de loi, dite Corker-Menendez, doit faire l'objet d'un vote à la commission des Affaires étrangères du Sénat le 14 avril, quand le Congrès reviendra de congés.

La loi forcerait Barack Obama à donner 60 jours au Congrès pour examiner et éventuellement bloquer, par un vote, tout accord nucléaire.

La Maison Blanche refuse cette approche et estime que l'engagement de l'exécutif suffit, et que l'immixtion du Congrès risque de créer un précédent.

Mais les républicains sont unis derrière cette stratégie et ont réussi à convaincre un nombre notable de démocrates, comme Robert Menendez.

Le président républicain de la commission, Bob Corker, a confirmé qu'il ne reporterait pas le vote du 14 avril.

"Il est important d'attendre de voir les détails spécifiques de l'annonce d'aujourd'hui", a déclaré Bob Corker. Mais il a prévenu: "Je suis certain que le vote sera très largement en faveur" de sa loi.

Son partenaire démocrate, Robert Menendez, a réitéré son soutien, dans un communiqué au ton certes mesuré.

A l'inverse, des républicains très hostiles à tout accord avec Téhéran ont rejeté l'entente annoncée jeudi, au motif que l'Iran conservera une capacité d'enrichissement, de recherche et développement, et son installation souterraine de Fordo.

Le sénateur Marco Rubio, probable candidat à la présidentielle de 2016, a évoqué "une erreur colossale".

Deux de ses rivaux probables, Jeb Bush et Scott Walker, ont dénoncé des concessions américaines excessives.

"L'Iran n'est pas obligé de dévoiler ses activités militaires passées et la plupart des clauses de l'accord expireront dans un avenir proche", a dit Jeb Bush.

Le président américain a exhorté les parlementaires à ne pas s'opposer au processus diplomatique en cours.

"Si le Congrès tue cet accord, sans se fonder sur des analyses d'experts et sans proposer d'autre solution raisonnable, alors les Etats-Unis seront accusés d'avoir fait échouer la diplomatie", a-t-il déclaré.

La Maison Blanche devrait commencer un siège du Congrès pour convaincre les élus.

Anticipant un débat qui s'annonce difficile, le chef des démocrates du Sénat, Harry Reid, a adressé un conseil à ses collègues: "Dans les prochains jours et prochaines semaines, nous devons tous respirer un grand coup, examiner les détails et laisser le temps à ce processus extrêmement important de se développer".

 

Avec AFP