Quelque 3000 Tunisiens combattent, selon les estimations de Tunis, en Syrie ou en Irak.
La Tunisie, l’une des principales terres de recrutement pour les groupes terroristes en Irak et en Syrie, a accusé jeudi la Turquie de faciliter leur transit sur son territoire frontalier des deux pays en guerre et ainsi d’« aider directement ou indirectement le terrorisme" .
"Nous avons demandé à notre ambassadeur en Turquie d’attirer l’attention des autorités turques sur le fait que nous ne voulons pas que le pays islamique qu’est la Turquie aide directement ou indirectement le terrorisme en Tunisie en facilitant le déplacement de terroristes », a déclaré à la presse le chef de la diplomatie tunisienne, Taïeb Baccouche.
« La Turquie est un lieu de passage de jeunes qui vont combattre en Syrie ou bien qui reviennent par la Turquie, vers la Libye puis clandestinement vers la Tunisie », a-t-il souligné.
Quelque 3000 Tunisiens combattent, selon les estimations de Tunis, en Syrie ou en Irak dans des groupes terroristes comme le groupe État islamique (EI), qui a revendiqué le sanglant attentat au musée du Bardo au coeur de la capitale tunisienne le 18 mars.
Menaces
Quelque 500 de ces vétérans sont rentrés en Tunisie et les autorités tunisiennes les considèrent comme l’une des principales menaces sécuritaires pour le pays.
Les deux assaillants du musée avaient cependant, selon les autorités, été formés aux armes en Libye voisine où le groupe EI a connu un essor certain ces derniers mois. Le chaos libyen et la porosité des frontières laissent craindre une déstabilisation de la Tunisie.
Ankara exige des explications
La Turquie a demandé vendredi à l'ambassadeur de Tunisie de s'expliquer sur les propos de son pays accusant Ankara de faciliter le transit des terroristes vers la Syrie, a déclaré un haut-responsable turc.
"Le ministère des Affaires étrangères demande des explications au sujet des remarques faites par le ministre tunisien des Affaires étrangères", a déclaré ce haut-responsable à l'AFP.
"Nous avons demandé à notre ambassadeur en Turquie d'attirer l'attention des autorités turques sur le fait que nous ne voulons pas que le pays islamique qu'est la Turquie aide directement ou indirectement le terrorisme en Tunisie en facilitant le déplacement de terroristes", avait-il ajouté.