"les manœuvres politiques lancées aux Etats-Unis pour livrer des armes à l’Ukraine font penser à l’opération militaire en Irak avec cette seule différence que ces manœuvres ne rencontrent pas d’opposition publique".
Une colonne de chars à Prague, les manœuvres de l'Otan en Géorgie, les conseillers américains en Ukraine, le boycott de la Journée de la Victoire à Moscou par les dirigeants occidentaux, tout ceci s'inscrit dans la campagne antirusse de Washington, estime le professeur Stephen Cohen de l'Université de Princeton.
Intervenant devant le Conseil Atlantique des Etats-Unis à Washington, l'ancien commandant en chef de l'Otan en Europe Wesley Clark a pour une énième fois souligné la nécessité de livrer immédiatement des "armes létales" à l'Ukraine pour contenir la "Russie agressive".
Selon le professeur de l'Université de Princeton Stephen Cohen, une telle rhétorique constitue une partie intégrante de la compagne antirusse menée par Washington.
Historien et spécialiste de la Russie, le professeur Cohen a rappelé que la Chambre des représentants du Congrès américain avait adopté lundi dernier une résolution invitant Barack Obama à livrer des armes au gouvernement de Kiev.
"Pourquoi cela s'est-il passé aujourd'hui? La réponse est claire: l'accord de Minsk pourra mettre un terme à la guerre dans le Donbass et — ce qui n'est pas moins important – d'affaiblir le degré de confrontation entre Moscou et Washington, ce qui serait inacceptable pour le parti américain de la guerre", a affirmé M. Cohen.
"Une colonne de chars à Prague, les propos du général Clark et de ses semblables, les nouvelles manœuvres de l'Alliance en Géorgie, les conseillers américains en Ukraine, la décision des dirigeants occidentaux de boycotter la commémoration de la Journée de la Victoire à Moscou, tout ceci fait partie de la campagne orchestrée par les Etats-Unis contre la Russie", estime l'expert.
Selon lui, les manœuvres politiques lancées aux Etats-Unis pour livrer des armes à l'Ukraine font penser à l'opération militaire en Irak avec cette seule différence que ces manœuvres ne rencontrent pas d'opposition publique.
"Dans le cas de l'Irak, l'opposition était partout: dans les médias et au Congrès. Il y avait beaucoup d'adversaires de la politique de George W.Bush. Il en est tout autrement aujourd'hui. Seuls 48 députés ont voté contre la résolution sur les armes (…) Il est surprenant combien le parti de la paix au sein des élites américaines s'est avérée faible sur fond de folie générale", a indiqué le professeur Cohen.
"La grande sagesse du Kremlin consiste à ne pas laisser Washington entraîner la Russie dans une guerre d'envergure en Ukraine", a conclu l'historien américain.
Sputnik