Selon WikiLeaks, c’est l’ancien ministre libanais de la défense et ancien étroit allié de la Syrie Elias Murr qui a lancé cette complainte devant des diplomates américains.
Selon WikiLeaks, c’est l’ancien ministre libanais de la défense et ancien étroit allié de la Syrie Elias Murr qui a lancé cette complainte devant des diplomates américains en 2005, quelque temps après le retrait syrien du Liban. A cette époque, nombreux hommes politiques libanais qui voyaient venir un nouveau vent américain dans la région, s'efforçait de se démarquer de leurs anciennes alliances.
Dans une note diplomatique américaine dévoilée par WikiLeaks et publié par le quotidien libanais AlAkhbar, l’ex-ministre libanais de la défense Elias AlMurr s’était plaint du Hezbollah auprès de la secrétaire d’état adjoint des affaires étrangères américaines pour le Proche-Orient Elisabeth Debbel prétendant qu’il le soupçonnait de vouloir le liquider.
Murr aurait tenu ces propos en 2005, quelques temps après avoir été victime d’une tentative d’assassinat, et ce en présence du chargé d’affaires de l’ambassade américaine au Liban Christopher Moray qui s’est chargé de rédiger cette note diplomatique comprenant le contenu de la rencontre.
Murr y prétend avoir demandé au chef des renseignements militaires libanais qui était alors Georges Khoury de rencontrer le responsable du département de coordination et de lien du Hezbollah Wafiq Safa pour s’enquérir de cette information qui lui serait parvenu sur « une éventuelle implication du Hezbollah dans un piège syrien pour l’éliminer ».
Devant ses hôtes américains, l’ancien ministre libanais a fait part de son inquiétude que le Hezbollah ne devienne plus agressif suite à la publication du rapport de l’enquêteur Detlev Mehlis, et a dit s’attendre à ce qu’il déclenche un conflit entre sunnites et chiites, arguant avoir obtenu ces informations grâce à une écoute interceptant un entretien téléphonique entre le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah et le journaliste Ibrahim AlAmine. « Ce nouveau visage constitue un danger au Liban mais il permettra au moins aux Libanais de prendre conscience de ce qui les attend », a-t-il ajouté, toujours selon WikiLeaks.
En plus du Hezbollah, d’autres groupes terroristes sont gérés par la Syrie, a indiqué Murr aux deux diplomates américains, estimant que le Liban ne pourra jouir de la prospérité tant qu’il n’y aura pas de changement en Syrie.
Selon lui, il s’agirait d’un changement de mentalité et non de régime, ce qui laisse supposer une invitation aux américains pour faire pression sur Damas.
« Dès le moment ou le régime syrien changera de mentalité, il coupera ses liens avec ses alliés au Liban », a-t-il prévu, selon la note diplomatique.
Et lorsque Debbel lui a dit qu’il « est difficile de réaliser un quelconque changement au Liban tant qu’il y aura de petites armées à l’instar du Hezbollah », l’ancien ministre de la défense a acquiescé, contestant toutefois que l’armé libanaise est incapable de faire face à ces milices, « vu qu’elle ne dispose pas de l’équipage, ni de l’entrainement nécessaire, ni de la mentalité indispensable ».