Le monde est entré dans une nouvelle phase des rapports de force.
Jeudi dernier, le monde est entré dans une nouvelle phase des rapports de force.
En effet, la signature, à Lausanne, de ce qui est qualifié de «préaccord» ou «accord-cadre» sur le nucléaire iranien a été saluée par la totalité des pays de la planète. Ou presque.
« Israël », y est, farouchement, opposé. Benyamin Netanyahu, le Premier ministre reconduit, a réuni, le lendemain de cet accord, son cabinet de sécurité, pour étudier les «réponses» à apporter à cet accord qu'il considère comme étant «un danger, pour la survie d'Israël».
D'autres pays, comme l'Arabie saoudite, et pour d'autres raisons, ne sont pas de la fête.
Mais, à Téhéran, les Iraniens sont sortis en masse, jeudi soir, fêter l'événement. Ils y voient la relance de leur développement économique. Par la levée des sanctions internationales, mais, également, par la poursuite de leur programme nucléaire civil.
C'est ce 2ème point que récuse Israël. Les dirigeants israéliens pensent que les Iraniens ne se priveront pas de se doter de l'arme nucléaire en secret. Scientifiquement, cela n'est pas du domaine de l'impossible, sauf que c'est un pays qui s'est doté, clandestinement, d'un arsenal atomique, qui pointe du doigt les «intentions» iraniennes.
En réalité, Tel-Aviv voudrait rester la seule puissance nucléaire, au Moyen-Orient. L'idée qu'un autre pays de la région puisse se doter de l'arme atomique lui est, tout simplement, inacceptable. Cela s'explique, sur un plan stratégique et militaire, et confirme, tout à la fois, les plans expansionnistes de l'Etat sioniste.
Ceci dit, et si l'on prend l'accord de Lausanne à la lettre, effectivement, qu'il est «historique», comme l'a qualifié Obama. Il est historique, parce qu'il oblige l'Iran à ne pas verser dans le nucléaire militaire. Même si, dans ce domaine, la frontière entre le civil et le militaire est très mince.
C'est pourquoi l'accord prévoit des contrôles réguliers. Mais pas inopinés. L'Iran n'en veut pas.
Il n'en reste pas moins qu'un accord n'est jamais un document sacré, d'une part, et d'autre part, la plupart de ses dispositions, prévues à Lausanne, le sont, pour 15 ans. Il est clair qu'une telle situation ne peut qu'inquiéter Israël.
Toutefois, il ne paraît pas évident que la réunion de son cabinet de sécurité puisse déboucher sur une attaque militaires des installations nucléaires iraniennes, comme cela a été avancé, à plusieurs reprises. Pour, au moins, deux raisons
La première est dans le nombre des installations. Près d'une vingtaine. A moins de les détruire simultanément, ce qui relève de l'impossible. La seconde exposerait Israël à une riposte, qui mettrait, réellement, «en danger sa survie».
Reste la solution politique. Le moment est venu, pour Israël, de rejoindre la légalité internationale, en signant le Traité de Non-prolifération nucléaire, (TNP). Pas sûr que cela fasse partie de ses soucis. Du moins, pas encore.
Il est, cependant, certain que l'accord de Lausanne «rabote» son arrogance et réduise ses prétentions outrancières. Il se trouve que, le 23 avril prochain, s'ouvrent, à New York, les travaux de la 9ème conférence sur l'examen du Traité de Non-prolifération nucléaire, qui sera présidée par l'Algérie.
Jeudi dernier, le porte-parole de notre ministère des Affaires étrangères a fait part «des félicitations de l'Algérie à toutes les bonnes volontés qui ont contribué» à l'accord de Lausanne.
Il a, en outre, rappelé que l'Algérie a «toujours plaidé, en faveur du désarmement nucléaire... (et) à l'utilisation pacifique de l'atome, au service du développement». Elle considère que l'accord de Lausanne va aider «la tenue de la conférence, pour l'établissement d'une «zone exempte d'armes nucléaires», au Moyen-Orient.
Et même, à créer «un climat favorable au règlement d'autres tensions et crises», à travers le monde. L'Algérie reste, résolument, au service de la paix. L'accord de Lausanne ouvre le chemin vers cet objectif. Et elle «s'en réjouit»!
Zouhir Mebarki
Le quotidien algérien L'expression