Cette intervention militaire "n’a actuellement aucun fondement légal au niveau international", selon Lavrov.
La Russie s'est déclarée lundi "déçue" par l’agression militaire menée par la coalition arabe contre le Yémen sans mandat de l'ONU, et a appelé les parties prenantes du conflit à négocier.
"Nous avons bien sûr été un peu déçus, poliment dit, par le fait que cette opération ait été commencée sans consultations du Conseil de sécurité" de l'ONU, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dans une interview à l'agence de presse Rossia Segodnia.
Cette agression menée depuis fin mars par une dizaine de pays, avec l'Arabie saoudite à sa tête, "n'a actuellement aucun fondement légal au niveau international", a-t-il souligné.
M. Lavrov a appelé toutes les parties prenantes du conflit au Yémen à cesser les violences, qui ont fait plus de 110 morts ces dernières 24 heures, et à "revenir sur le chemin d'un règlement pacifique".
"Les Houthis doivent mettre fin à leur opération dans le sud du Yémen (...) Et ce cessez-le-feu doit être sans conditions. La coalition doit cesser ses frappes aériennes", a-t-il insisté.
"Toutes les parties (du conflit) au Yémen doivent se mettre à la table de négociations. Ce n'est pas au-delà de nos capacités", a souligné le ministre russe.
Plus tard dans la journée, M. Lavrov s'est entretenu par téléphone avec son homologue saoudien, le prince Saoud Al-Fayçal, pour évoquer la situation au Yémen, a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.
Lors de cet entretien, qui a eu lieu "à l'initiative saoudienne", Sergueï Lavrov "a mis l'accent sur la tâche d'aboutir à un cessez-le-feu dans ce pays le plus vite possible (...), ainsi que sur la nécessité de renouer le dialogue national sous l'égide de l'ONU", précise le communiqué.
Les deux ministres ont également discuté de la coopération entre Moscou et Ryad dans l'évacuation des citoyens russes du Yémen, selon la même source.
La Russie avait déjà réclamé samedi devant le Conseil de sécurité de l'ONU une pause dans la campagne de frappes aériennes de la coalition arabe, face à une situation humanitaire qui ne cesse d'empirer.