26-11-2024 09:51 AM Jerusalem Timing

Yémen: prémices d’une agression terrestre, raid saoudien contre une école

Yémen: prémices d’une agression terrestre, raid saoudien contre une école

19 partis yéménites appellent à la mobilisation contre l’agression saoudienne. Riyad rejette l’appel de Moscou à cesser les bombardements.

Au 13ème jour de l’agression saoudo-américaine contre le Yémen, l’Arabie saoudite a intensifié ses raids contre la capitale Sanaa et plusieurs localités du pays.

Ce mardi, les avions saoudiens ont bombardé l’école Al-Sibtain dans la ville d’Ibb, au sud de Sanaa.  Le correspondant d’AlManar au Yémen a fait état 3 élèves tombés en martyrs et de 3 autres blessés.

L'aviation saoudienne a également bombardé ce mardi le pont Sayani qui relie la pronvince de Ibb à Taez, faisant plusieurs martyrs et blessés.

Lundi, une frappe saoudienne contre le village de Beit Rijal à l’ouest de Sanaa a couté la vie à 3 enfants et à 3 femmes. 8 civils ont également été blessés par ce raid qui a détruit leur domicile, rapporte la chaine iranienne arabophone AlAlam.

Au moins 540 personnes ont été tuées et 1.700 blessées au Yémen depuis le 19 mars début de l’agression contre ce pays, a annoncé mardi à Genève l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Et au moins 74 enfants ont été tués et 44 blessés depuis le 26 mars, a précisé un porte-parole du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), Christophe Boulierac.

Sur le terrain, l’armée yéménite et les forces révolutionnaires (Houthis) ont enregistré de grands succès face aux takfiristes d’Al-Qaïda et aux miliciens pro-Hadi dans la région de Markha (province de Chabwa), a rapporté notre correspondant au Yémen.

Préparatifs d’une invasion terrestre

Par ailleurs, il semble que les préparatifs d’une agression terrestre contre le Yémen vont bon train.

Selon des sources proches du président yéménite démissionnaire, Mansour Abed Rabbo Hadi, citées par la chaine d’information britannique BBC, « une offensive terrestre au Yémen est prévue très prochainement ».

Dans ce contexte, le conseiller de Hadi, Yassine Makkawi, a affirmé qu’ « il s’attend à des surprises et à de grands développements militaires dans les prochains jours ».  

Au Pakistan, la participation ou non à la coalition au Yémen fait toujours débat alors que l'Arabie saoudite a demandé à son allié des avions, des navires militaires et des troupes au sol.

19 partis yéménites appellent à la mobilisation contre l’agression saoudienne

Côté yéménite, 19 partis politiques ont annoncé le refus de l’agression saoudo-US contre le Yémen, rapporte AlAlam.

Dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion entre ces partis, ils ont appelé à la mobilisation générale face à cette agression.

Et puis, dans la capitale Sanaa des manifestants ont protesté devant l’ambassade saoudienne et condamné la complicité entre l’Arabie et Al-Qaïda dans cette agression, dans le meurtre des innocents et dans la destruction des infrastructures du pays.

Washington appelle ses ressortissants à quitter le Yémen

Entre-temps, les Etats-Unis ont reconnu lundi ne pas être en mesure d'évacuer leurs ressortissants au Yémen, dont les aéroports sont fermés, et les ont invités à quitter ce pays en guerre par voie maritime, notamment grâce à des navires d'autres pays.

"Nous avons envoyé des messages d'urgence aux Américains qui restent au Yémen pour les prévenir des possibilités de quitter le pays", a déclaré la porte-parole du département d'Etat Marie Harf, citéé par l'AFP.

Et d'insister sur les "possibilités maritimes" de partir, en allusion aux navires étrangers qui assurent, par exemple, la traversée entre Aden (sud) et Djibouti.

Ainsi, la France a évacué par mer, au départ du port de Balhaf (est), 63 personnes, dont 23 Français, vers Djibouti.

Au port de Hodeida (ouest), des frégates de la Marine indienne et chinoise ont évacué respectivement 450 et 100 personnes, selon une source portuaire yéménite.

Riyad rejette l’appel de Moscou à cesser les bombardements

L'Arabie saoudite a rejeté la proposition de Moscou d'observer des "pauses humanitaires" dans les bombardements de la coalition internationale au Yémen, rapporte mardi l'agence Arab News, cité par l’agence russe Sputnik.

Auparavant, la délégation russe a soumis au Conseil de sécurité des Nations unies un projet de résolution proposant de suspendre les frappes aériennes de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite en vue d'évacuer les étrangers et d'apporter une aide humanitaire à la population yéménite.

L'ambassadeur saoudien à l'Onu Abdallah al-Mouallimi a déclaré que cette proposition de Moscou visait à empêcher le Conseil d'adopter un projet alternatif de résolution sur la situation au Yémen déposé par les pays du golfe Persique.

Selon le diplomate saoudien, Riyad a "fait tout le nécessaire" pour garantir l’évacuation des civils yéménites et apporter une assistance humanitaire à la population.

La situation humanitaire s'aggrave d'heure en heure dans le pays où les hôpitaux, faute de médicaments, ne peuvent plus soigner les blessés qui se comptent par centaines.

Mais aucune aide n'arrive de l'extérieur. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a fait état de "problèmes logistiques" pour acheminer son aide.