La visite d’Erdogan intervient quelques jours après l’accord de Lausanne sur le nucléaire iranien.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a été accueilli mardi par son homologue iranien Hassan Rohani pour une visite officielle d'une journée.
La visite d’Erdogan intervient quelques jours après l’accord de Lausanne sur le nucléaire iranien. Selon des sources médiatiques citées par la chaine de télévision iranienne arabophone AlAlam, Erdogan entend renforcer les relations avec Téhéran afin de réaliser des profits supplémentaires après la levée des sanctions contre l’Iran.
Plusieurs ministres accompagnent M. Erdogan, qui sera également reçu par le guide suprême iranien, l'ayatollah Sayed Ali Khamenei, selon l'AFP.
Le président turc avait dénoncé fin mars ce qu'il a appelé la volonté de "domination" de l'Iran au Yémen théâtre d’intervention militaire orchestrée par l'Arabie saoudite avec l'approbation de la Turquie.
"L'Iran déploie des efforts pour dominer la région. Comment cela peut-il être toléré?", s'était-il interrogé avant d'appeler l'Iran, pays voisin de la Turquie, à "retirer toutes ses forces du Yémen, de la Syrie et de l'Irak".
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammed Javad Zarif, avait alors accusé Ankara d'alimenter l'instabilité au Moyen-Orient. Le chargé d'affaires de l'ambassade de Turquie à Téhéran a été "invité" au ministère des Affaires étrangères iranien qui lui a demandé des "clarifications" sur les propos de M. Erdogan.
Des journaux et députés conservateurs iraniens ont pour leur part dénoncé les "insultes" de M. Erdogan, demandant l'annulation de cette visite.
Une coalition arabe menée par l'Arabie saoudite a entrepris le 26 mars des raids contre le Yémen. La Turquie ne participe pas militairement à l'opération mais a envoyé une mission de formation militaire et a évoqué un partage des renseignements avec la coalition.
La Turquie et l'Iran s'opposent également sur la Syrie. Téhéran est le principal allié régional du président Bachar al-Assad alors qu'Ankara soutient la rébellion takfiriste.
Malgré ces tensions, les deux pays voisins veulent renforcer leurs relations commerciales et économiques.
"Les deux présidents ont insisté pour que le volume des échanges commerciaux atteignent les 30 milliards de dollars" en 2015, a déclaré le ministre iranien des Télécommunications, Mahmoud Vaezi, qui dirige la commission conjointe sur la coopération économique.
Lors de cette visite, huit documents de travail, notamment dans les domaines des transports, des douanes, de l'industrie et de la santé, doivent être signés, selon les médias.