Ce projet de résolution présenté au conseil de sécurité de l’ONU risque de se heurter aux réticences de la Russie.
Les pays du Golfe ont proposé au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution qui frapperait de sanctions le chef des Houthis (forces révolutionnaires d’Ansarullah) et le fils de l'ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh.
Aux termes de ce texte, dont l'AFP a eu copie, le Conseil impose aussi aux Houthis et à leurs alliés un embargo sur les armes et les somme de cesser les hostilités et d'abandonner le pouvoir "immédiatement et sans conditions".
Le texte ne mentionne pas explicitement l'offensive militaire menée contre le Yémen par une coalition de pays arabes conduite par Ryad, ni la récente proposition russe d'une trêve humanitaire.
Il se contente d'inviter les belligérants à régler leurs différends "par le dialogue", notamment en participant à une conférence à Ryad proposée par le président démissionnaire yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, auquel le Conseil renouvelle son soutien, et à "soutenir les négociations sous l'égide de l'ONU", actuellement en panne.
Le projet a été présenté par la Jordanie, qui préside le Conseil en avril.
Selon le texte, le Conseil ajoute à la liste des individus sanctionnés dans le cadre de la crise yéménite les noms de Abdel Malek al-Houthi, chef d’Ansrarullah, et Ahmed Ali Abdallah Saleh, fils ainé de l'ex-président yéménite.
Ces sanctions individuelles consistent en un gel des avoirs et une interdiction de voyager. Deux commandants houthis et l'ex-président lui-même avaient déjà été sanctionnés par l'ONU.
Selon des diplomates à l'ONU, les promoteurs du projet de résolution espèrent pouvoir le soumettre au vote dans la semaine mais cette tentative risque de se heurter aux réticences de la Russie.
Celle-ci avait réclamé samedi devant le Conseil une pause dans la campagne de frappes aériennes menée depuis le 26 mars par la coalition arabe, face à une situation humanitaire qui ne cesse d'empirer.
Cette proposition n'avait guère suscité d'enthousiasme chez les alliés de l’Arabie saoudite.
Dans une interview accordée lundi à l'agence de presse Rossia Segodnia, le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov a critiqué l'opération militaire arabe au Yémen.
Avec AFP