Les familles et la police auraient alors un outil légal pour retirer immédiatement des armes à des personnes montrant des signes potentiels de violence.
Environ 9% des adultes aux Etats-Unis qui sont colériques et impulsifs ont accès à des armes à feu alors qu'ils sont potentiellement dangereux, selon une recherche publiée mercredi.
Ces chercheurs, des psychiatres des Universités de Duke (Caroline du Nord),
de Harvard (Massachusetts) et de Columbia (New York) ont également déterminé
que 1,5% de ces personnes portent une arme en dehors de leur domicile.
Ces individus impulsifs et coléreux sont le plus souvent des hommes jeunes ou d'âge moyen perdant facilement leur sang-froid et qui sont violents, expliquent les co-auteurs de cette étude parue dans la revue "Behavioral Sciences and the Law".
"Nous nous efforçons d'établir un équilibre entre les droits constitutionnels de posséder des armes à feu et la sécurité publique par rapport aux maladies psychiatriques, avec un cadre légal qui interdit à des personnes atteintes de pathologies mentales graves d'en acquérir", indique Jeffrey Swanson, professeur de psychiatrie à l'Université Duke, un des co-auteurs.
"Mais cette recherche conforte l'idée que les lois existantes n'empêchent pas des individus potentiellement dangereux de posséder des armes à feu", souligne-t-il.
Les auteurs ont analysé les données tirées de 5.563 entretiens en
tête-à-tête avec des personnes dans le cadre d'une enquête nationale appelée
NCS-R portant sur les troubles mentaux, menée au début des années 2.000 par des chercheurs de Harvard.
La recherche montre qu'il y a peu de chevauchement entre les participants à cette enquête atteints de maladies mentales graves et ceux colériques avec un passé de comportements impulsifs pouvant obtenir des armes.
Les auteurs ont constaté que les impulsifs, sujets à des accès de colère et possédant des armes avaient souvent un risque élevé d'avoir des troubles
courants comme l'abus d'alcool, l'anxiété ou le stress post-traumatique, tandis
qu'une infime partie avait des symptômes de maladies psychiatriques graves
comme la schizophrénie.
Ainsi "peu des individus dans le groupe objet de l'enquête étaient atteints
de maladies mentales qui les empêchent légalement d'acheter une arme", relève
Ronald Kessler, professeur de santé publique à l'université de Harvard.
Selon ces psychiatres, il serait plus efficace pour empêcher la violence
par des armes à feu d'examiner si des personnes impulsives ont été condamnées
pour des faits relativement mineurs comme des bagarres ou la conduite avec un
taux excessif d'alcool que de se fonder sur les antécédents de traitements
psychiatriques.
Une telle approche pourrait aux Etats-Unis empêcher "des personnes
dangereuses" de détenir des armes à feu à l'instar des lois adoptées dans les
Etats d'Indiana et du Connecticut où a eu lieu la tuerie de l'école élémentaire
de Sandy Hook en 2012.
Les familles et la police auraient alors un outil légal pour retirer
immédiatement des armes à des personnes montrant des signes potentiels de
violence, selon ces chercheurs.
En 2012, 11.622 personnes ont été tuées aux Etats-Unis par une arme à feu
lors d'incidents, selon les statistiques fédérales.