Les afghans du Hezb-e-Islami proposent d’envoyer des "milliers" de combattants au Yémen.
Les Etats-Unis ont indiqué mardi à l'Arabie saoudite qu'ils allaient accélérer les livraisons d'armes au royaume avec qui ils partagent les renseignements, et qu'ils allaient renforcer leur coordination.
"L'Arabie saoudite bénéficiant du soutien américain a envoyé un message fort aux Houthis qu'ils ne peuvent pas gouverner au Yémen ", a déclaré le sous-secrétaire d'Etat américain Antony Blinken aux journalistes à Riyad, cité par l'agence iranienne Irib.
"En appui à cet effort, nous avons accéléré les livraisons d'armes," a-t-il dit après des entretiens avec le ministre saoudien de la Défense Mohammed bin Salman et d'autres responsables saoudiens.
En allusion aux autres soutiens américains fournis à l’Arabie saoudite, le sous-secrétaire d’Etat américain a affirmé que "les Américains ont augmenté leur partage de renseignements et ont établi une cellule de planification conjointe dans le domaine d’espionnage".
Les afghans du Hezb-e-Islami proposent d'envoyer des "milliers" de combattants au Yémen
Entre-temps, les afghans armés du Hezb-e-Islami de Gulbuddin Hekmatyar, à la tête d'une des principales factions de l'insurrection afghane, ont proposé mercredi d'envoyer des "milliers" de combattants au Yémen pour y appuyer la coalition saoudienne.
Dans un communiqué en langue pachto publié sur son site internet officiel et authentifié auprès de l'AFP par un cadre du parti, le Hezb-e-Islami estime que "tous les musulmans doivent s'unir contre l'Iran" qui "interfère" -selon ses propres termes- dans les affaires du Yémen, après l'Irak et le Liban.
"S'il y a une possibilité d'aller en Irak ou au Yémen, des milliers de moudjahidine afghans s'y rendront afin de contrecarrer l'interférence de l'Iran et de défendre leurs frères musulmans", poursuit le communiqué du Hezb-e-Islami qui avait bénéficié d'un important soutien de l'Arabie saoudite et du Pakistan dans les années 80 pour mener la "guerre sainte" contre les troupes soviétiques en Afghanistan.
L'Arabie saoudite, qui demeure un allié stratégique du Pakistan, à qui elle fournit pétrole à rabais et une précieuse aide financière, a demandé à Islamabad de lui fournir des "avions", des "navires" et des "forces" pour son opération contre le Yémen, a indiqué au parlement le ministre pakistanais de la Défense Khawaja Asif.
Les parlementaires pakistanais débattent cette semaine de la réponse à donner à cet appel à contribution. Déjà, plusieurs membres de l'opposition, minoritaire en chambre, ont appelé le gouvernement du Premier ministre, Nawaz Sharif, à jouer un rôle de "médiateur" dans ce conflit compte tenu du fait que le Pakistan est un voisin de l'Iran.
Si le Pakistan refuse de soutenir concrètement cette opération, il pourrait toujours faciliter le mouvement d'anciens soldats de l'armée, de mercenaires ou de combattants takfiristes chez son allié saoudien, estiment toutefois des analystes.
Avec AFP