24-11-2024 12:03 AM Jerusalem Timing

Turquie: La presse "complice" des tueurs d’un magistrat, selon Erdogan

Turquie: La presse

La Turquie figure régulièrement en tête des palmarès des pays les plus répressifs en matière de liberté de la presse, dressés par les ONG.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lancé mercredi une nouvelle salve d'attaques virulentes contre la presse, accusant des journaux et des chaînes de télévisions turcs d'être "complices" des tueurs d'un magistrat turc en publiant des photos de leur prise d'otage sanglante.

"Les établissements qui ont ouvert leur pages et leurs écrans à la propagande des terroristes, ont été complices du meurtre de notre procureur", a martelé Erdogan devant un parterre d'élus locaux dans son nouveau palais controversé.

 La justice turque mène actuellement une enquête contre quatre journaux notamment pour "propagande terroriste" pour avoir publié une photo du magistrat pendant la prise d'otage à Istanbul la semaine dernière qui s'est soldée par sa mort et celle de ses deux ravisseurs, des militants d'un groupuscule d'extrême gauche.

Les autorités reprochent aux quotidiens d'avoir reproduit l'image du procureur, mains liées et bouche bandée, avec un pistolet braqué sur la tempe par l'un des deux assaillants.

"Je condamne avec force les organes de presse qui ont été aux côtés des terroristes", a lancé l'homme fort de Turquie, affirmant qu'un tel incident n'aurait pu se produire dans un pays de l'Ouest.

 "Dans les pays occidentaux considérés comme le berceau de la démocratie et des droits et libertés, une telle situation ne se produira jamais. Dans ces pays, les institutions de presse devenues les outils de propagande du terrorisme et du terroriste se verraient adresser une injonction d'interdiction
formelle", a poursuivi Erdogan qui a créé en Turquie sa propre presse et s'en prend régulièrement aux organes indépendants.

Pendant la prise d'otage, l'organisme de contrôle de l'audiovisuel turc a interdit aux chaînes de télévision du pays de retransmettre en direct des images de l'événement.

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) avait déploré ce nouvel exemple de "censure" imposé par le gouvernement turc.

La Turquie figure régulièrement en tête des palmarès des pays les plus répressifs en matière de liberté de la presse, dressés par les ONG.