L’émissaire spécial du président iranien Hassan Rohani,a affirmé que "l’attaque militaire contre le Yémen ne mènera pas à la victoire".
L'émissaire spécial du président iranien Hassan Rohani, Mortada Sarmadi, a estimé mercredi que l'intervention militaire de l'Arabie saoudite au Yémen est « une erreur stratégique ».
Sarmadi chez le président du parlement
« Le prétexte selon lequel les frappes auraient pour but de préserver la légitimité du président yéménite ne tient pas, car il n'est fondé sur aucun principe de droit international », a estimé le diplomate iranien à l'issue d'un entretien à Aïn el-Tiné avec le chef du législatif Nabih Berry.
« L'Iran ne soutient en aucun cas l'intervention militaire au Yémen, mais est favorable à une solution politique, car les frappes aériennes détruisent le pays », a-t-il ajouté.
"Nous avons discuté des moyens de régler la crise yéménite. Ce règlement doit être basé sur la cessation de l'offensive militaire et l'interdiction de la destruction des infrastructures de base et du meurtre des innocents (...), a-t-il expliqué.
Selon le diplomate, il faut encourager les parties yéménites à lancer le dialogue en vue de parvenir, en fin de compte, à la formation d'un gouvernement qui regroupe toutes les parties.
Interrogé sur la position de l'Iran par rapport à la présidentielle libanaise, vacante depuis le 25 mai 2014, M. Sarmadi a réaffirmé que « l'Iran ne se mêle pas des affaires intérieures du Liban ».
Sarmadi chez le Premier ministre Tammam salam
Puis, il s'est rendu au Grand Sérail ou il s'est entretenu avec le Premier ministre, Tammam Salam .Le diplomate a déclaré que tous les pays qui s'intéressent aux intérêts régionaux, devaient coopérer pour sortir des crises.
"Il faut arrêter les opérations militaires et trouver un mécanisme de dialogue entre les parties yéménites. En effet, le Yémen ne peut être dirigé par une seule faction", a-t-il ajouté.
Et M. Sarmadi de rappeler que son pays applaudissait les efforts visant à parvenir à une issue politique à la crise du Yémen.
Sarmadi chez le ministre des Affaires etrangères Gibran Bassil
Ensuite, Mortada Sarmadi, a rendi visite au chef de la diplomatie libanaise, Gebrane Bassil, et a affirmé que "l'attaque militaire contre le Yémen ne mènera pas à la victoire".
M. Sarmadi a assuré que "l'option politique et le dialogue constructif entre les différentes composantes yéménites constituent les issues au règlement de la crise en cours dans ce pays".
"Le dialogue a pour objectif de former le gouvernement d'unité nationale, lequel doit prendre en considération la raison d'Etat du Yémen et les intérêts des pays de la région", a-t-il précisé.
Le responsable iranien a alors mis l'accent sur "les erreurs stratégiques meurtrières commises par une partie via l'intervention militaire dans les affaires d'autrui. (...) L'attaque contre le Yémen n'a pas d'horizon. Théoriquement, si elle atteint ses objectifs, la situation s'apparentera à celle de la Libye".
Les discussions entre M.M. Bassil et Sarmadi ont porté sur les relations bilatérales ainsi que sur les développements en cours dans la région.
M. Sarmadi a alors souligné l'importance "de redoubler d'efforts en vue de faire face à la menace terroriste et à l'extrémisme dans la région".
Concernant le Liban, il a rappelé que "la Résistance libanaise est parvenue à anéantir l'agression sioniste et à enregistrer une victoire historique. L'Iran soutient le Liban pour faire face aux menaces terroristes qui le ciblent durant cette étape".
"Nous souhaitons une issue convenable au vide présidentiel. Les courants et les partis politiques libanais ont assez de maturité pour trouver une solution à cette échéance. L'Iran s'engage à sa position de principe de ne pas intervenir dans les affaires intérieures des autres pays mais nous sommes aux côtés des Libanais pour trouver une solution propice à ce problème", a-t-il clamé.
Quant à la donation militaire iranienne destinée à l'armée libanaise, il a affirmé que "son pays était prêt à accorder cette aide".