Pakistan et Iran veulent "faciliter" le dialogue national au Yémen.
Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa), qui est accusé de jouir du soutien de la coalition arabe qui mène des frappes contre le Yémen, a mis à prix la tête de l'ex-président Ali Abdallah Saleh et celle du chef des Houthis Abdel Malek al-Houthi, symboles "du mal au Yémen", dans un message mis en ligne mercredi.
Aqpa, branche saoudo-yéménite du réseau takfiriste, promet "20 kg d'or à quiconque tue ou capture" chacun des deux hommes.
Cette annonce est intervenue au 14e jour de l’agression militaire d'une coalition arabo-américaine menée par l'Arabie saoudite contre le Yémen.
Aqpa est très actif dans le sud et le sud-est du Yémen.
Pakistan et Iran veulent "faciliter" le dialogue national au Yémen
Par ailleurs, les chefs de la diplomatie iranienne et pakistanaise ont affirmé mercredi soir vouloir "faciliter" le dialogue intra-yéménite pour trouver une solution politique au conflit qui secoue ce pays de la péninsule arabique dont des secteurs sont bombardés par une coalition menée par l'Arabie saoudite.
Mercredi soir, le numéro Un de la diplomatie pakistanaise Sartaj Aziz a accueilli à Islamabad son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif. Les deux ont plaidé pour aider le "dialogue intra-yéménite" afin de sortir de la crise au Yémen.
"Un cessez-le-feu, l'aide humanitaire, un dialogue intra-yéménite et la formation d'un gouvernement d'union! Il appartient aux Yéménites de décider comment y parvenir, nous ne pouvons que faciliter cela à titre de voisins, de pays de la région, de pays dotés d'influence (...) Voici les quatre points qui définissent la ligne de notre gouvernement et je pense qu'il y a un consensus général" sur la voie à suivre, a déclaré M. Zarif.
Selon lui, ce "consensus" autour de la position iranienne émerge de rencontres avec des responsables d'Oman, voisin du Yémen, ainsi que de Turquie et du Pakistan, non membres de la coalition arabe mais comptant parmi les plus importantes armées du monde musulman.
Le chef de la diplomatie pakistanaise a, lui, souligné qu'une "résolution de compromis" au Conseil de sécurité de l'ONU pourrait faciliter un cessez-le-feu et des pourparlers de paix.
"Tout le monde devrait faciliter ce dialogue pour en arriver à une solution politique. Vous voulez avoir un représentant de l'ONU pour faire cela? (...) il y a déjà des discussions à ce propos", a répondu M. Zarif à un journaliste.
Interrogé sur un soutien iranien aux Houthis, M. Zarif a plutôt accusé l'Arabie saoudite. "Nous ne bombardons nulle part. Nos avions ne ciblent pas des hôpitaux, des ponts et des usines de farine. Mais nous ne voulons pas raviver le passé, mais finir" ce conflit, a-t-il déclaré.
A la demande du Premier ministre Nawaz Sharif, les parlementaires pakistanais sont réunis depuis lundi en assemblée spéciale pour débattre de la participation ou non du Pakistan à la coalition arabe. De nombreux élus ont émis des réserves affirmant que le Pakistan avait déjà payé un lourd tribut de son engagement en Afghanistan.
Avec AFP