Mercredi, après une première intervention de la police, un groupe de professeurs s’était interposé entre les étudiants et les forces de police au coeur de l’université, qui compte 44.000 étudiants.

Le conflit étudiant s'enlisait un peu plus jeudi à l'université du Québec à Montréal (UQAM), où une intervention musclée de la police dans la nuit s'est soldée par des dégâts importants dans un bâtiment, nécessitant sa fermeture.

   En grève depuis la dernière semaine de mars, les étudiants ont organisé jeudi une marche silencieuse pour protester contre l'intervention policière, qui s'est soldée par une trentaine d'arrestations, selon les chiffres donnés
par la police de Montréal.

   Un groupe d'étudiants qui occupait un bâtiment de l'UQAM, l'une des quatre universités de la métropole québécoise, a été délogé dans la nuit par la police.

Le recteur de l'UQAM, Robert Proulx, a dénoncé sur Radio-Canada jeudi une occupation "avec beaucoup de saccages, des vitres brisées".

   En plein mouvement de grève, la demande de la direction de l'UQAM adressée aux professeurs "de dispenser leurs cours (...) et ce, peu importe le nombre d'étudiantes et d'étudiants présents en classe" a exacerbé le conflit et mobilisé certains professeurs, dont le syndicat réclame la démission du recteur.

   Pour Michèle Nevert, présidente du syndicat des professeurs, le recteur tient "un discours contre les compressions" budgétaires du gouvernement du
Québec, mais "dans les faits il fait l'inverse et il applique les compressions".

   Dans le cadre d'une politique de retour à l'équilibre du budget, le gouvernement libéral du Québec a coupé certaines lignes budgétaires aux universités.
   Pour Mme Nevert, les décisions du recteur sont comme une rupture de la "confiance".

   La direction de l'UQAM a porté "atteinte à la possibilité de faire grève en plus d'entraver le climat d'enseignement en plaçant les professeurs dans des positions délicates", a déploré Michel Lacroix, enseignant en littérature.

   Les dommages importants ont nécessité la fermeture d'un des 33 bâtiments de l'université, où les policiers sont intervenus pour mettre fin à l'occupation des locaux, a annoncé l'UQAM dans un communiqué.

   Pour le recteur, "un petit groupe défiait les consignes données" et des moyens légaux ont été pris pour faire respecter l'injonction de la justice. Il a reconnu qu'il y avait eu "une réponse un peu plus musclée" des forces de
l'ordre.

   Mercredi, après une première intervention de la police, un groupe de professeurs s'était interposé entre les étudiants et les forces de police au coeur de l'université, qui compte 44.000 étudiants.