Le cas échéant, il aurait du être arrêté à l’aéroport.
Le chef du Mouvement islamique palestinien, cheikh Raëd Salah, a pu passer les contrôles de sécurité le mois dernier à l'aéroport d'Heathrow en dépit d'une interdiction d'entrée sur le territoire du fait d'un système informatique défaillant, a révélé mardi la BBC.
Le cheikh, dont le nom figurait sur une liste noire établie par le ministère britannique de l'Intérieur comportant le nom des personnes interdites d'entrée en Grande-Bretagne, a passé fin juin sans encombre les contrôles à l'aéroport de la capitale britannique. Il n'a été arrêté que deux jours plus tard, après avoir donné une conférence à Leicester (centre), et est détenu en attendant d'être expulsé vers « Israël ».
Les autorités savaient que le cheikh devait arriver en Grande-Bretagne pour donner une série de conférences, mais l'alerte concernant son arrivée est parvenue par erreur au mauvais terminal, selon la BBC.
Les alertes concernant les personnalités suspectes ne sont pas accessibles aux policiers sur ordinateur, a indiqué un policier en charge des contrôles à Heathrow dans une émission diffusée par Radio 4, l'antenne nationale de la BBC.
Le Royaume-Uni a investi 1,2 milliard de livres dans un programme de contrôle aux frontières des personnes menaçant la sécurité du pays, en se dotant d'un centre spécifique à Manchester.
Selon le policier qui a souhaité conserver l'anonymat, lorsqu'une personne figurant sur la liste est suspectée de vouloir entrer dans le pays, le centre de Manchester téléphone aux policiers de l'immigration et l'information leur parvient "sous la forme de bouts de papier, placés sur votre bureau".
Pareil système "ridicule" et "absolument primaire peut facilement aboutir à des erreurs", a indiqué un autre policier.
Le secrétaire d'Etat à l'Immigration Damian Green a dit ne pas être au courant. "Si on me fournit des preuves, je les prendrai en considération", a-t-il déclaré à la BBC.
Le cheikh Raëd Salah est à la tête de l'aile radicale du Mouvement islamique, une organisation extra-parlementaire légale en « Israël » mais sévèrement surveillée en raison des soupçons sur ses liens avec le mouvement islamiste Hamas.