L’ayatollah Sayed Ali Khamenei a émis des doutes quant au sérieux de Washington de lever les sanctions sur Téhéran.
Les Etats-Unis ont affirmé jeudi qu'une éventuelle levée des sanctions qui frappent l'Iran se ferait seulement "par étapes", une fois un accord définitif scellé entre Téhéran et les grandes puissances.
"Les sanctions seront suspendues de manière progressive et sous condition de vérification que l'Iran respecte ses engagements, conformément à un plan d'action complet et définitif" qui doit être signé d'ici au 30 juin, a dit le porte-parole du département d'Etat Jeffrey Rathke.
Le diplomate américain était interrogé sur les déclarations jeudi du guide suprême iranien, l'ayatollah Sayed Ali Khamenei, qui ont mis en doute le sérieux des Etats-Unis dans la conclusion d'un texte final dans moins de trois mois sur la base de l'entente conclue le 2 avril à Lausanne.
"Nous n'allons pas répondre à chaque déclaration publique faite par un responsable iranien, ni négocier en public", a répliqué M. Rathke.
Washington avait rendu public un document de quatre pages détaillant les "paramètres" d'un futur accord final qui règlerait tous les "détails" techniques. L'entente de Lausanne du 2 avril a été qualifiée de simple "accord-cadre" ou "d'accord d'étape" et l'Iran a publié sa propre version en farsi du document.
Les deux pays ont étalé ces derniers jours quelques divergences sur le contenu de qui a été agréé à Lausanne.
L'entente de Lausanne "ne garantit ni l'accord en lui-même, ni son contenu, ni même que les négociations iront jusqu'au bout", a dit le numéro un iranien.
"Tout est dans le détail. Il se peut que l'autre partie, qui est déloyale, veuille limiter notre pays dans les détails", a-t-il souligné, en réaffirmant que son pays ne cherchait pas à fabriquer l'arme atomique.
Sur les sanctions, les Occidentaux demandent une levée progressive à mesure que les engagements de l'Iran seront vérifiés par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le gendarme nucléaire de l'ONU.
Mais l'Iran, lui, veut leur levée dès la signature de l'accord global. Une demande réaffirmée jeudi par le président Hassan Rohani.
"Le processus de suspension ou d'allègement des sanctions ne commencera qu'une fois que l'Iran aura bouclé ses principales mesures relatives à son programme nucléaire", a réaffirmé le porte-parole de la diplomatie américaine.
"Cela correspond à ce que nous avons dit au cours de la semaine passée et ce sur quoi nous sommes tombés d'accord à Lausanne", a assuré Rathke.