La BAII est appelée à concurrencer avant tout la BASD, voire le FMI.
Le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim s'est dit disposé à coopérer avec la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII) créée par la Chine, une structure appelée à aider les pays émergents.
Jusqu'à présent, les structures de ce genre étaient créées ou fonctionnaient uniquement sous la tutelle de Washington. Aujourd'hui, Pékin affiche clairement son droit au leadership financier, du moins en Asie.
C'est la déception croissante liée au FMI qui a poussé Pékin à la création de cette nouvelle banque, qui a été annoncée par le président chinois Xi Jinping fin 2013. Toutes les tentatives de la Chine visant à obtenir des changements qui lui permettraient de jouer un rôle plus notable dans l'activité de la plus grande organisation financière de la planète se soldent par un échec. Elles sont bloquées par l'Amérique et ses alliés possédant la majorité des actions et des voix au FMI. La même chose concerne la Banque mondiale (BM) et la Banque asiatique de développement (BASD), où les USA dominent avec le Japon.
Pékin a alors trouvé une "réponse asymétrique". La BAII est appelée à concurrencer avant tout la BASD, voire le FMI. Le nouvel établissement sera un outil chargé d'investir près de 4 000 milliards de dollars de réserves de change de la Chine. Elle permettra également aux compagnies chinoises d'obtenir des contrats pour la construction de vastes sites partout en Asie.
Le dépôt des requêtes pour la fondation de cette banque s'est clôturé le 31 mars. L'élaboration du règlement sera terminée en juin et la BAII commencera son travail d'ici la fin de l'année. La Russie pourrait faire partie des pays qui participeront d'une manière ou d'une autre à l'activité de la banque. Le montant de cette participation est actuellement à l'étude.
Mais des alliés proches des USA, tels que le Royaume-Uni, Israël, l'Australie et la Corée du Sud, ont également témoigné leur volonté de devenir cofondateurs de la BAII. Même le Japon, qui entretient des relations tendues avec la Chine, n'écarte pas cette possibilité, ce qui est assez révélateur. Au total, le nombre de fondateurs dépasse aujourd'hui 40 pays.
Sputnik