25-04-2024 09:12 PM Jerusalem Timing

Maroc: au moins 33 morts, dont de jeunes sportifs, dans un accident d’autocar

Maroc: au moins 33 morts, dont de jeunes sportifs, dans un accident d’autocar

Une majorité des victimes sont des enfants âgés de 8 à 14 ans.

Trente-trois personnes, dont de nombreux enfants de retour d'un séjour sportif, sont mortes vendredi matin au Maroc lorsqu'un bus est entré en collision avec un camion avant de prendre feu, un drame qui illustre le fléau de l'insécurité routière dans le pays.

   Cet accident, un des pires du genre dans l'histoire du royaume, s'est produit en début de matinée au niveau de la commune de Chbika, à près de 1.000 km au sud-ouest de la capitale Rabat.

   "Trente-trois personnes ont trouvé la mort dans l'accident survenu (...) dans la province de Tan-Tan, suite à la collision frontale entre un autocar et un camion semi-remorque", ont indiqué les autorités locales citées par l'agence MAP.
   "Deux blessés graves parmi les neuf évacués vers le centre hospitalier provincial ont succombé à leurs blessures", ont-t-elles précisé.
   Les raisons ayant conduit à la collision n'étaient pas connues dans l'immédiat.

   Une majorité des victimes sont des enfants âgés de 8 à 14 ans, a affirmé à un correspondant de l'AFP un responsable régional du ministère de la Jeunesse et des sports.

   D'après plusieurs médias, le bus, appartenant à l'une des principales compagnie du pays (CTM)-- transportait notamment de jeunes athlètes et leurs accompagnateurs de retour d'une compétition sportive qui s'est déroulée entre Rabat et Casablanca, en cette période de vacances scolaires. Selon le site Medias 24, il s'agissait des "Jeux nationaux des écoles de sport".

   "Il y avait effectivement parmi les voyageurs des membres de la famille de 'athlétisme. C'est un drame qui nous touche tous", a déclaré à l'AFP le président de la Fédération nationale (FRMA), Abdeslam Ahizoune.
   Les images diffusées témoignent de la violence du choc et montrent
l'autocar en flammes, en grande partie calciné. Plusieurs victimes dormaient au moment du drame, d'après des témoins.
   
  'Toute l'équipe est perdue'

"C'est un accident terrible, le bilan est énorme. Pendant la collision, le feu s'est déclaré dans l'autocar mais aussi dans la remorque du camion, ce qui a aggravé le bilan (...). Un ancien champion est parmi les victimes, un responsable (du ministère) de la Jeunesse et des Sports, des enfants qui participaient à des jeux scolaires... Toute l'équipe est perdue", a dit sur la chaîne publique 2M un acteur associatif, El Hassan Mouline, présent sur les lieux.

Selon Medi1TV, un difficile travail d'identification des cadavres est en cours, et quatre ou cinq enfants ont survécu mais souffrent de "brûlures au troisième degré", a affirmé le correspondant de la chaîne.
   Des parents se sont précipités à l'hôpital de Guelmim pour demander les noms des victimes, et le ministre de l'Intérieur Mohamed Hassad s'est rendu sur place, d'après des médias.

   Dans un communiqué, le roi Mohammed VI a adressé des messages de condoléances aux familles et annoncé qu'il prendrait "en charge personnellement les frais de transfert des dépouilles et leurs inhumations, ainsi que les soins des blessés".

Près de 4.000 personnes décèdent chaque année sur les routes marocaines, soit une moyenne de 11 décès quotidiens, dans un pays de 34 millions d'habitants.

   Les autorités ont mis en oeuvre diverses mesures pour tenter de combattre ce fléau, en particulier dans le sillage du pire accident de bus enregistré dans le royaume en septembre 2012 (42 morts). Un autocar, qui empruntait le plus haut col du pays reliant Marrakech à Ouarzazate (sud), avait terminé dans un ravin.

   Dès octobre 2010, un nouveau code de la route plus coercitif avait été instauré. L'an dernier, un renforcement des contrôles et un programme spécial d'aménagements des infrastructures sur la période 2014-2017 --pour un montant de 250 millions d'euros-- ont également été annoncés.
   Le gouvernement a fait valoir à plusieurs reprises que la grande majorité des accidents était due au facteur humain.

   D'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'insécurité routière au Maroc représente un "coût socio-économique" d'un milliard d'euros par an, soit près de 2% du PIB national.