29-11-2024 04:55 AM Jerusalem Timing

"300 conférences ne permettront pas au Hezbollah de changer l’acte d’accusation

Selon Saad Hariri, Mikati l’a trahi et le gouvernement tombera avant 2013

Traduction Nada RAAD

L’ancien Premier ministre Saad Hariri a annoncé qu’il retournera à Beyrouth le plus vite possible, démentant que son absence soit liée à des menaces sécuritaires. « Les menaces existent depuis 2005 et celui qui a assassiné Rafic Hariri tente de m’assassiner aujourd’hui », a-t-il estimé dans une interview à la chaine télévisée libanaise MTV, tout en refusant de fixer une date pour son retour pour ne pas s’exposer au danger sécuritaire !

Il a considéré que l’accusation du secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah contre le Tribunal international d’être israélien, et d’avoir publié son acte accusation à l’avance ne changera rien dans l’acte d’accusation même s’il tiendra 300 conférences de presse. 

« Il y a des gens accusés et ils doivent comparaitre devant le tribunal. Nasrallah avait dit qu’ils ne comparaitront pas et que si le gouvernement était dirigé par Saad Hariri, ils n’auraient pas comparu. Je dis maintenant que si le gouvernement était dirigé par Saad Hariri, on aurait recherché ces accusés », a déclaré le chef du Courant du Futur.

Selon lui, le Liban paiera en fin de compte le prix si le Hezbollah refuse de collaborer avec le TSL. Ce tribunal est en place et personne ne pourra l’entraver.«Le problème c’est que d’aucuns se considèrent plus grands que le Liban. Je savais que certains libanais, comme le Hezbollah ainsi que ses alliés externes faisaient des manœuvres, leur ultime objectif est de se débarrasser des forces du 14 mars et de Saad Hariri », a-t-il prétendu.

Abordant la question du dialogue national, Hariri a accusé Sayed Nasrallah d’avoir avorté la médiation qatari-turque, affirmant : « lorsque je vais entamer un dialogue la fois prochaine, je le ferai devant les caméras, je ne veux rien cacher. De cette façon, ni le quotidien Assafir ni AlAkhbar ne diront le lendemain que j’avais proposé une transaction sur Sayed Hassan ». 

Il a par ailleurs rejeté tout nouveau compromis libanais entre le tribunal et la vérité d’une part, et les armes du Hezbollah de l’autre, affirmant qu’il recherchera la vérité et la justice jusqu’à la fin.

« Mais je dis franchement, si je vais dialoguer avec Sayed Hassan, je voudrai qu’il y ait des témoins, parce que je ne veux pas qu’on m’attribue des propos que je n’ai pas prononcés », a-t-il dit.

Pour lui, la décision de renverser le gouvernement de Saad Hariri a été prise par deux personnes : « Sayed Hassan et le président Bachar elAssad ». « Quant à Mikati et Safadi, ce ne sont que des outils et dans tous les cas, ils étaient le point de faiblesse pour les forces du 14 mars, et ils m’ont trahi personnellement comme ils ont trahi le Liban».

A la question de savoir comment mènera-t-il l’opposition, Saad Hariri a répondu : « Nous allons nous opposer au gouvernement dans les cadres constitutionnels et démocratiques. Nous n'allons pas recourir à la communauté internationale, ni effectuer des sit-in ni assiéger le grand Sérail ». Il a prévu que le gouvernement actuel ne survivra pas d’ici 2013, « parce que nous serons une opposition forte ».

Au sujet de la Syrie, Hariri a dit qu’il ne peut que se mettre du côté du peuple syrien, qualifiant la situation sur le terrain de crime humanitaire.

Il a enfin appelé le chef du Parlement Nabih Berri à être un partenaire dans la patrie et non pas un partenaire qui cache les accusés, tout en refusant de l’accuser d’être impliqué dans le projet du Hezbollah.
Le chef du parti du Futur a également qualifié le général Michel Aoun d’ « officier de second rang chez le Hezbollah ».