Des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté vendredi dernier au Caire et dans plusieurs autres villes du pays pour critiquer l’armée qui dirige le pays.
Des milliers de manifestants ont défilé mardi en fin d'après-midi au Caire pour réclamer le départ du maréchal Hussein Tantaoui, le chef du conseil militaire qui assure la direction du pays.
Les manifestants sont partis de la place Tahrir vers le siège du gouvernement, dans le centre-ville, en scandant "le peuple veut la chute du maréchal !".
Ils scandaient également "justice pour les martyrs !", évoquant les civils tués pendant la révolte contre le régime du président Hosni Moubarak en début d'année. Le bâtiment du Premier ministre était protégé par un cordon de soldats et des blindés.
Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), présidé par le maréchal Tantaoui, dirige le pays depuis la chute de Moubarak sous la pression d'un soulèvement populaire le 11 février. Hussein Tantaoui a été pendant vingt ans ministre de la Défense de Moubarak.
Les manifestants critiquent la lenteur des réformes depuis la chute du président Moubarak, et réclament une purge dans la police ainsi qu'une justice plus ferme et plus rapide à l'égard des anciens dirigeants.
Le CSFA a, dans un message télévisé diffusé mardi, souligné qu'il ne "renoncerait pas à son rôle dans la gestion des affaires du pays pendant cette période critique de l'histoire de l'Egypte".
L'armée a mis aussi en garde contre "la dérive de certains manifestants par rapport à une approche pacifique, qui porte atteinte aux intérêts de la population et fait obstruction aux institutions de l'Etat".
Un membre du CSFA, le général Mamdouh Chahine, a ajouté au cours d'une conférence de presse que l'armée "n'utiliserait pas la force contre les manifestants, mais ferait preuve de fermeté face à toute tentative de sabotage".
L'armée a en outre une nouvelle fois promis de rendre le pouvoir aux civils après l'organisation d'élections législatives et présidentielle, et l'adoption d'une nouvelle Constitution.
Des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté vendredi dernier au Caire et dans plusieurs autres villes du pays pour réclamer davantage de réformes et de justice, et critiquer l'armée ainsi que le Premier ministre de transition, Essam Charaf.
Ce dernier a promis le renvoi de tous les policiers accusés de meurtres de manifestants pendant la révolte du début de l'année, qui a officiellement fait près de 850 morts parmi les civils, et a annoncé un remaniement ministériel d'ici à une semaine.
Les manifestants, qui organisent depuis vendredi des sit-in place Tahrir, mais également à Alexandrie et à Suez, ont jugé ces annonces insuffisantes.