L’administration Obama avait mené un intense lobbying contre le projet chinois, accusé par avance de vouloir saper les standards internationaux sur le développement.
La future banque régionale de développement lancée par la Chine comptera finalement 57 Etats fondateurs, a annoncé Pékin, dont la Norvège, acceptée en dépit de ses relations glaciales avec le géant asiatique.
Le processus d'approbation des ultimes candidatures pour intégrer les membres fondateurs de la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures (BAII) s'est achevé mercredi.
Les sept derniers pays concernés, selon le ministère des Finances, étaient la Suède, la Pologne, le Portugal, l'Islande, « Israël », l'Afrique du sud et l'Azerbaïdjan.
Et la Norvège, en dépit de vives tensions avec Pékin, n'a pas été refusée.
Au total, ce seront donc 57 Etats qui pourront participer aux négociations sur les statuts et le fonctionnement de la nouvelle institution, avant de prendre part à son établissement.
A ce que l'on sache, tous les pays ayant formellement candidaté pour être membres fondateurs ont été acceptés: on y trouve quatre des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, 14 des 28 pays de l'Union européenne (UE) et 21 des 34 Etats de l'OCDE --mais ni les Etats-Unis, ni le Japon.
Estimant qu'il fallait mieux s'associer aux discussions préparatoires, nombre de pays occidentaux -- dont la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne -- se sont ralliés à la nouvelle banque, au grand dam de Washington.
De fait, l'administration Obama avait mené un intense lobbying contre le projet chinois, accusé par avance de vouloir saper les standards internationaux sur le développement.
La BAII serait en mesure de rogner l'influence des Etats-Unis, qui contrôlent aussi bien la Banque mondiale que -- aux côtés de leur allié japonais -- la Banque asiatique de développement (BAD).
En revanche, Taïwan, qui avait simplement fait part de son intention de rejoindre les membres fondateurs de la BAII, a vu ses espoirs douchés.
Le régime communiste a en effet indiqué lundi refuser farouchement cette éventualité --tout en évoquant la possibilité d'une admission ultérieure mais sous une "appellation appropriée".
Taïwan, territoire de facto indépendant depuis la fin de la guerre civile en 1949, est considéré par Pékin comme une île rebelle devant revenir dans son giron au nom du principe d'une "seule Chine".
Taïwan participe à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et à la Banque asiatique de développement, mais sous des noms ad hoc tel que "Chinese Taipei".
Avec AFP