"Personne n’est prêt à accepter un pacte sacrifiant notre dignité et nos droits".
Le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif assure mercredi qu'un accord sur le programme nucléaire civil iranien est "très proche", insistant cependant sur une levée des sanctions immédiate et non graduelle.
"L'accord est très proche. Mais cela dépend de la volonté politique d'y parvenir par le biais de la compréhension (mutuelle) et du rapprochement et non de pressions", déclare-t-il dans un entretien accordé à quatre quotidiens espagnols, selon El Pais.
L'Iran a annoncé mardi que des discussions reprendraient le 21 avril entre représentants du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), deux semaines après un accord cadre sur le dossier.
Des questions techniques et juridiques épineuses restent cependant à régler en vue d'aboutir à une levée des sanctions visant l'Iran et l'autorisation d'un programme nucléaire civile dans ce pays, pomme de discorde depuis plus de dix ans avec les occidentaux.
Dans cette interview, M. Zarif insiste sur la nécessité d'éviter une levée graduelle des sanctions, souhaitée par certaines parties afin de vérifier le respect des compromis iraniens.
"Nous avons toujours été un peuple pacifique et on peut nous demander de signer un accord, dont nous sommes proches, mais pas que nous renoncions à notre dignité. Si nous nous mettons d'accord, l'Iran prendra des mesures le jour-même. L'autre partie devra faire de même", a-t-il dit selon ABC.
"Cela peut prendre quelques semaines pour permettre aux deux parties de préparer la mise en oeuvre de l'accord, mais les sanctions seront levées le jour où l'accord sera contresigné par le Conseil de sécurité", a-t-il encore détaillé selon El Pais, estimant que son gouvernement pourra surmonter les difficultés en interne, si on laisse de côté "la pression".
"Tout le monde veut un accord en Iran, mais un bon accord. Personne n'est prêt à accepter un pacte sacrifiant notre dignité et nos droits" a-t-il dit selon El Mundo.
"M. Obama a rejeté (cette exigence) alors je n'ai même pas besoin d'écarter une proposition aussi ridicule", dit-il selon ABC, à propos des craintes erronées d’ « Israël ».
Si Benjamin Netanyahu "pensait vraiment que nous sommes une menace pour l'existence de l’entité sioniste, alors il se montrerait soulagé face à la possibilité de parvenir à un accord. Mais dans ce cas c'est son propre arsenal atomique qui serait scruté", a-t-il déclaré.
Avec AFP