Les "essais cliniques avec des patients atteints de cancer pourront commencer dès cette année, peut-être d’ici six mois".
Un traitement utilisé pour soigner des leucémies et des lymphomes pourrait rendre plus efficace la chimiothérapie visant à combattre le cancer du pancréas, l'un des plus létaux, révèle une étude scientifique dont les conclusions ont été présentées mercredi à Barcelone.
L'étude est tirée d'une expérimentation menée sur des souris par un groupe de chercheurs de l'Institut d'oncologie de l'hôpital Vall d'Hebron de Barcelone et des tests vont être réalisés dès cette année sur des patients atteints de ce cancer, dont le taux de mortalité est de 95% dans les cinq ans suivant le diagnostic.
"Les cellules cancéreuses se trouvent dans une sorte de carapace à base de fibres. Cette carapace les protège contre la chimiothérapie et c'est la raison pour laquelle elle n'est pas très efficace, car elle n'atteint pas sa cible", a expliqué à l'AFP la directrice de l'équipe de scientifiques Laura Soucek.
Pendant les essais réalisés sur les souris atteintes d'adénocarcinomes (tumeurs malignes), les chercheurs ont administrés à ces animaux un traitement normalement utilisé pour la leucémie et les lymphomes, l'Ibrutinib.
"La surprise a été exceptionnelle (...) l'Ibrutinib attaquait la carapace, la rendant beaucoup plus fine. D'un seul coup les cellules cancéreuses étaient beaucoup plus accessibles à la chimiothérapie", a expliqué la chercheuse.
Les résultats de ces expérimentations ont été publiés ce mois ci par la revue Cancer Research.
Ils concluent que cette substance permet de freiner la croissance de la tumeur et d'augmenter les chances de survie des souris, indique l'hôpital dans un communiqué.
S'agissant d'un traitement déjà existant, les "essais cliniques avec des patients atteints de cancer pourront commencer dès cette année, peut-être d'ici six mois", a précisé encore la chercheuse.