C’est la seconde alerte "aérienne" semblant surprendre les forces de l’ordre en trois mois dans la capitale.
Un homme protestant contre la corruption du système politique américain a été arrêté mercredi après avoir atterri avec un mini-hélicoptère sur une pelouse en contrebas du Capitole, siège du Congrès à Washington, déclenchant une alerte de sécurité.
La police du Capitole a confirmé qu'elle avait arrêté le pilote. Une équipe de déminage avec un robot a brièvement examiné le petit engin, de type girodyne, qui n'a qu'un simple siège avec une hélice et un rotor.
Le survol de la zone entourant le Capitole, au coeur de la capitale des Etats-Unis, est strictement interdit, et le reste de la région fait l'objet de fortes restrictions, les avions devant obtenir une autorisation préalable.
C'est la seconde alerte "aérienne" semblant surprendre les forces de l'ordre en trois mois dans la capitale.
En janvier, un homme a perdu le contrôle de son drone d'environ 60 centimètres, qui s'est écrasé dans les jardins de la Maison Blanche. Le Capitole et la Maison Blanche sont situés à environ deux kilomètres de distance.
Selon le journal de Floride (sud-est) Tampa Bay Times, qui a interviewé en longueur et filmé le pilote avant son acte, il s'agit d'un facteur de Floride de 61 ans, nommé Doug Hughes, qui avait détaillé son projet au cas où il serait tué dans l'incident.
L'objectif était de commettre un acte de désobéissance civile et d'interpeller les parlementaires américains sur la corruption suscitée par la dérèglementation croissante du financement électoral.
Il entendait livrer une lettre à chacun des 535 élus américains. Le Congrès est en session cette semaine.
"Le but principal, plutôt que d'alerter le Congrès qui est déjà au courant de tout ça, était d'attirer l'attention des Américains pour qu'ils réfléchissent à quoi faire", a expliqué à CNN un homme présenté comme un ami de Doug Hughes, Michael Shanahan.
"J'exige une réforme et je déclare une rébellion d'électeur d'une manière conforme à la description par Jefferson des droits dans la déclaration d'indépendance", a écrit l'homme dans ses lettres, selon le Tampa Bay Times.
Sur un site présenté comme le sien, thedemocracyclub.org, Doug Hughes avait annoncé ses intentions. "Je n'ai aucune tentation ou intention violente. Un avion ultra-léger ne pose aucune menace physique majeure".
Au journal local, l'homme avait également expliqué qu'il prévoyait de prévenir les autorités en avance. Sur son site, il affirme en fait avoir envoyé un message à info@barackobama.com, qui n'est pas géré par la Maison Blanche mais par l'organisation héritière de la campagne de Barack Obama.
La police du Capitole n'a ni confirmé ni infirmé avoir été mise au courant en avance.
L'engin semble être du type Bensen, un appareil ultra-léger qui ne requiert pas d'immatriculation par l'aviation civile américaine (FAA). Il peut voler à 105 km/h, mais son autonomie en vol est limitée à environ 90 minutes.
"Il est créé expressément pour des vols de loisirs à basse altitude", a expliqué à l'AFP Dick Knapinski, porte-parole de l'Association des aéronefs expérimentaux (Experimental Aircraft Association), dans le Wisconsin (nord).