Le président syrien a accusé le wahhabisme d’être la source du terrorisme dans le monde entier.
Le président syrien Bachar al-Assad a accusé la Turquie d'avoir torpillé un plan de l'ONU visant à faire cesser les combats dans la métropole d'Alep, dans une interview au quotidien suédois Expressen, selon une vidéo de l'entretien en anglais diffusée par le journal.
Il a jugé que "la situation en Syrie est aujourd'hui plus dangereuse en raison du manquement de l'organisation onusienne à son devoir de protéger les pays des tentatives des autres de recourir aux terroristes pour les détruire".
La Turquie, le Qatar et l'Arabie refusent de coopérer avec De Mistura
Le président al-Assad a ajouté que" qui s’était passé à Idleb était dû à l’appui logistique et militaire apporté par la Turquie aux terroristes, en plus du soutien financier que octroyé par l’Arabie Saoudite et le Qatar".
"Les Turcs ont dit aux terroristes qu'ils soutiennent le refus de coopérer avec De Mistura", a affirmé M. Assad
D'après lui, tout plan qui devrait être appliqué en Syrie pour mettre fin au problème "sera saboté par une intervention étrangère".
Selon le président syrien, l'envoyé de l'ONU est "conscient qu'il échouera s'il n'arrive pas à convaincre ces pays de cesser de soutenir les terroristes et de laisser les Syriens résoudre leurs problèmes".
Le wahhabisme: la cause du terrorisme dans le monde
Durant l'entretien, le président syrien s'en est aussi de nouveau au wahhabisme, religion d'Etat en Arabie saoudite et dans certains pays du Golfe, et qui est selon lui la cause principale du terrorisme dans le monde entier.
Et d'ajouter: “Le comportement de vengeance des pays précités, qui se base sur la haine et qui rejoint dans certains cas l’agenda des Etats-Unis, n’a rien à voir avec la crise en Syrie, vu qu’ils ont soutenu les terroristes en Afghanistan en apportant tout appui à l’idéologie wahhabite et extrémiste, ce qui s'est soldé par la propagation du terrorisme en Europe”.
Questionné sur la poursuite par les Etats-Unis de son soutien à l’Arabie Saoudite bien qu’ils connaissent le lien entre l’idéologie wahhabite et les terroristes, le président Assad a affirmé que "les Etats-Unis connaissaient bien ce lien, mais n’évaluaient pas à sa juste valeur le niveau de gravité du terrorisme en cas de son usage comme carte politique".
Dialogue à Moscou
A propos des résultats de la rencontre tenue récemment à Moscou entre une délégation officielle syrienne et une partie de l’opposition, le président al-Assad a dit : “C’était la 1ère fois qu’on parvient à un accord sur certains principes qui constitueront une base de dialogue prochain entre les Syriens”, soulignant que la durée du dialogue était insuffisante pour achever l’ordre du jour de la rencontre.
Et le président al-Assad d’ajouter : “La prochaine rencontre sera prometteuse pour parvenir à un accord complet sur les principes du dialogue qui se soldera par le règlement du conflit en Syrie”.
La menace des takfiristes étrangers..Daech
Concernant les milliers de takfiristes étrangers qui combattent en Syrie, M. Assad a affirmé que "les leaders les plus dangereux du groupe Etat islamique sont Scandinaves", en référence au groupe extrémiste, responsable de nombreuses atrocités, et qui contrôle de larges territoires en Syrie et en Irak.
Il a par ailleurs prévenu que tant que "l'arrière-cour de l'Europe, en particulier la Méditerranée et l'Afrique du Nord, est plongée dans le chaos et grouille de terroristes, l'Europe ne peut être en sécurité".
Quant à sa vision sur les voies les plus efficaces pour traiter avec les terroristes, le président al-Assad a dit : “Le terrorisme n’est pas une guerre, c’est une culture avec laquelle il faut traiter d’une manière idéologique. En plus, les terroristes exploitent les pauvres, c’est pourquoi il faut traiter la question de la pauvreté par le biais de la croissance économique et du développement. Il faut aussi traiter avec les questions politiques qu’utilisent les terroristes pour mobiliser d’autres terroristes, en particulier la cause de la paix entre les Arabes et Israël. Et enfin, il est nécessaire d’échanger les informations entre les services de renseignement”.
A la question de savoir comment il trouve l’avenir de Daech, le président al-Assad a assuré que cette milice ne dispose pas de soutien au sein de la société syrienne, mais ce réseau se trouve aussi en Irak, au Liban, en Libye et en Egypte, ajoutant : ” A court terme, Daech n’a pas d’avenir, mais à moyen terme, l’avenir de la région sera lié à al-Qaïda, car on ne peut pas contrôler les idéologies quand elles sont ancrées dans l’esprit”.
Par ailleurs, le président al-Assad a affirmé que les Syriens n’admettent point de faire une comparaison entre l’Etat et les organisations terroristes, soulignant: “Notre mission est d’aider le pays et de défendre les citoyens et je ne crois pas que Daech, le Front al-Nosra et les Frères Musulmans qui tuent et terrifient les gens jouent le même rôle que le nôtre”.
Coopération avec le Hezbollah
Questionné sur la présence du Hezbollah en Syrie, le président al-Assad a indiqué que "le terrorisme n’est pas une question locale, insistant sur l’importance de la coopération avec les différentes forces dans la région".
Evoquant la coopération militaire et de renseignement avec l’Irak , le président al-Assad a affirmé : “Le Hezbollah sait bien que le terrorisme en Syrie signifie le terrorisme au Liban, c’est pourquoi la coopération est importante pour nous tous”.
Les armes chimiques
Interrogé sur les allégations que l’armée syrienne utilise des armes chimiques en Syrie, le président al-Assad a répondu :” Ce sont des accusations qui font partie de la propagande pour diaboliser l’Etat et gagner les cœurs du peuple syrien au profit de leurs agendas”.
Et le président al-Assad de poursuivre : “Ils parlent des armes chimiques sans apporter de preuve à l'appui. Par contre, c’est nous qui avons demandé aux Nations Unies d’envoyer une délégation pour vérifier les allégations lancées sur l’usage de ces armes en Syrie”.
De même, le président al-Assad a indiqué que ceux qui accusent l’armée syrienne de commettre des actes de meurtre doivent se demander avant : “Comment peut-on résister dans une guerre face à de grandes puissances et à des pays riches si on tue notre peuple? Comment peut-on continuer à jouir de l’appui de notre peuple? C’est impossible, irréel et inacceptable”.
En outre, le président al-Assad a indiqué que l’Etat syrien avait adopté dès le début du conflit deux choses, à savoir la lutte contre les terroristes et le lancement d’un dialogue, ajoutant : “Nous avons invité toutes les parties au dialogue et coopéré avec toute initiative avancée par l’ONU, la Ligue arabe ou tout autre pays sans prendre en compte la crédibilité de cette initiative, juste pour ne pas rater une chance de solution politique”.
Sources: Avec SANA et AFP