"Cet appel irresponsable peut potentiellement nuire à l’économie israélienne".
Plusieurs ministres israéliens ont fustigé vendredi l'appel lancé par 16 ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne pour imposer l'étiquetage des produits fabriqués dans les colonies israéliennes de la Cisjordanie occupée.
"Qu’ils mettent une étoile jaune sur les produits provenant de la Cisjordanie et du Golan", a défié le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman vendredi lors d’une interview à la radio israélienne, cité par le site i24.
De son côté, le ministre de l’Energie Silvan Shalom a déploré un acte "contre-productif".
Pour sa part, l’ancien ministre israélien des Finances, Yaïr Lapid, a estimé qu'il s'agissait "purement et simplement d'un appel au boycott d'Israël".
"Il n'y a aucune différence entre les produits fabriqués au-delà de la Ligne verte et ceux fabriqués de l'autre côté de cette ligne. Cet appel irresponsable peut potentiellement nuire à l'économie israélienne. Ce type de requête entache l'Union européenne et Israël devrait se battre pour empêcher une telle mesure", a-t-il dit.
16 ministres européens des Affaires étrangères ont demandé jeudi à la chef de la diplomatie de l’Union européenne Federica Mogherini d’accélérer la procédure pour indiquer l’origine des produits fabriqués dans les colonies israéliennes de la Cisjordanie occupée.
Les diplomates européens ont adressé leur requête à Mme Mogherini dans une lettre, dont une copie a été obtenue par le quotidien israélien Haaretz.
Les pays signataires sont les suivants: la France, la Grande-Bretagne, l’Espagne, l’Italie, la Belgique, la Suède, Malte, l’Autriche, l’Irlande, le Portugal, la Slovénie, la Hongrie, la Finlande et le Danemark les Pays-Bas et le Luxembourg. L’Allemagne n’a pas soutenu l’initiative.
"Il s’agit d’un pas important pour la mise en œuvre de la politique européenne, afin de préserver la solution à deux Etats", indique le texte.
"L’expansion de colonies israéliennes illégales dans les territoires palestiniens occupés, et dans d’autres territoires occupés par Israël depuis 1967, menace la perspective d’un accord pour une paix juste et définitive", ont indiqué les dirigeants européens.
Selon la lettre, cette mesure est essentielle pour garantir que les consommateurs "ne seront pas induits en erreur par de fausses informations".
Le combat européen pour faire indiquer l’origine des produits provenant des implantations israéliennes a débuté il y a plusieurs années.
En avril 2013, plusieurs ministres européens avaient envoyé une lettre similaire à Catherine Ashton, ancienne chef de la diplomatie de l’Union. Cette initiative avait été bloquée à l’été 2013 sur demande du secrétaire d’Etat américain John Kerry en prévision de la reprise des négociations israélo-palestiniennes.